Le procès contre le Général Nouhou Thiam ex-chef d’état-major de l’armée guinéenne et le Commandant Sékou Resco Camara ancien gouverneur de la ville de Conakry, s’est ouvert ce lundi 13 novembre 2017 au tribunal de première instance de Dixinn.
Il est reproché à ces officiers de l’armée guinéenne, de « racisme, de l’ethnocentrisme, du régionalisme, de crimes et délits dans l’exercice de leurs fonctions ».
Dès l’ouverture, l’absence du Commandant Sékou Resco Camara étant constatée dans la salle, son avocat, Me Sidiki Bérété, a déclaré devant le tribunal que son client se trouve à Paris pour des raisons de santé. Il a plaidé ainsi pour le renvoi de l’affaire au 12 février 2018, tout en rassurant la cour que l’ancien gouverneur regagnera Conakry avant cette date.
Ses confrères de la partie civile, par «respect du principe de la contradiction», n’ont pas manqué d’accepter cette doléance.
Malgré le rejet de cette demande par le ministère public, Me Alphadio Barry, le président du tribunal Manga Douba Sow a dans son délibéré, accepté de renvoyer l’affaire au 12 février 2018.
«Nous pensons qu’à cette date, toutes les dispositions seront prises pour qu’il(Commandant Sékou Resco Camara NDLR)soit là. Parce que je rappelle que toutes les citations ont été faites aux avocats, non pas aux accusés. A ce niveau il y a un vice de procédure. Mais pour ne pas qu’on accuse les avocats de vouloir bloquer la procédure, nous estimons qu’un renvoi au 12 février permettrait à tout un chacun d’être là pour que le débat se passe contradictoirement. Nous aurons l’occasion de démontrer qu’il n’en est absolument rien. Que c’est à tort que nos clients se trouvent devant cette juridiction criminelle», a déclaré Me Mohamed Traoré avocat du Général Nouhou Thiam, au sortir de la salle.
«Nous voulons un procès qui permet à chacun de s’exprimer, nous ne voulons pas un procès expéditif. Si ce renvoi permet que Monsieur Sékou Resco Camara comparaisse pour les tortures qui ont été commises sur les parties civiles, alors c’est une bonne chose. Notre détermination est sans faille pour que nous aboutissons à une décision de justice», a dit Martin Pradel, avocat au barreau de Paris. Il est de la partie civile.
Pour rappel, le 23 octobre 2010, suite à des jets de cailloux contre le cortège du Général Sékouba Konaté, plusieurs personnes ont été arrêtées et détenues dans les locaux de l’escadron mobile de Hamallaye, où elles auraient été torturées selon des défenseurs des droits de l’Homme.
Mamadou Sagnane