72 heures après le renversement du pouvoir d’Alpha Condé par Colonel Mamady Doumbouya, patron des forces spéciales, le secrétaire général de l’UFDG, Aliou Condé, s’est exprimé ce mardi 7 septembre 2021 sur la nouvelle donne politique en Guinée. Avec le vice-président et secrétaire général du parti UFDG, mosaiqueguinee.com a évoqué la libération des locaux de l’UFDG et des détenus politiques, la suppression des PA ou encore le délai de la transition.
Mosaiqueguinee.com: Bonjour M. Condé ? Quelle est votre réaction après la libération des locaux et du QG de votre parti, l’UFDG ?
Aliou Condé : On ne peut dire que justice nous a été rendue parce que c’était un déni de droit qu’on ferme les locaux d’un parti politique; ça veut dire seulement qu’on voulait nous interdire d’exercer nos droits de parti politique parce que c’est le lieu où les militants se rencontrent, on passe les différents messages, toute l’animation politique se fait au siège. Donc c’était un symbole très fort du parti qui avait été cadenassé. On nous a restitué les lieux, c’est l’une bonne chose. J’étais personnellement là-bas hier pour passer en revu ce qui y était et donc quand la première équipe de policier a quitté j’étais présent quand ils ont donné au revoir. Après je me suis rendu au bureau, alors là vraiment la catastrophe était visible car ça été un saccage systématique des bureaux, du matériel surtout qui est pratiquement disparu. Tout ce qui n’a pas été en lever a été saccagé, des climatiseurs par terre, dépouillé complètement sur les bureaux de la cellule de communication qui étaient très bien équipé bref il y a beaucoup de travail à faire donc on a du pain sur la planche. On avait profité pour prendre un huissier quand-même qui était venu pour faire l’état des lieux pour ne pense pas que nous sommes en train en tant que politicien de raconter des histoires donc il y a des preuves visuelles et il y aura vraiment le rapport.
Mosaiqueguinee.com : avez-vous évalué les pertes subies ?
Aliou Condé : Non vous savez qu’on n’est pas à ce point mais il n’y a plus de matériel, celle électronique avec lequel on travaillait surtout à la cellule de communication qui était très bien montée tant en cameras, ordinateurs, photocopieuse et tout mais il n’y a plus rien, tout est vide.
Mosaiqueguinee.com : que dites-vous de la suppression des PA ?
Aliou Condé : la Guinée revient petit à petit dans le cadre d’un État de droit bien qu’on en est loin encore puisqu’on a pas encore les institutions qu’il faut mais on est en train de rendre à certains citoyens privé de leur dignité leur droit d’exercer donc c’est comme si c’était des territoires récupérer où vraiment les droits des uns et des autres était piétiné. Je pense que c’est déjà un premier pas qui va mener à l’apaisement voilà.
Mosaiqueguinee.com : On s’achemine vers la libération des détenus politiques, un mot ?
Aliou Condé : c’est ce que j’ai dit, les premiers pas posés par le Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) je pense que c’est une très bonne chose, c’est encourageant. Il faut montrer d’abord que nous sommes une Guinée, nous sommes unis et que nous sommes tous les mêmes et que nous avons les mêmes droits. Mais c’est ce qui était dénié aux sympathisants, militants et responsables de l’UFDG. On nous avait dénié le droit de voyager, de nous rassembler, d’exprimer nos opinions car si vous le faites, vous vous retrouvez à Corinthie, c’est comme si nos lois n’existait pas puisque déjà elles étaient fouler au pied et aujourd’hui, petit à petit les choses reviennent à la normale et on a un long chemin à parcourir pour arriver à la réconciliation nationale et à la mise en place d’institutions républicaines fortes qui permettent vraiment de gérer le pays dans la paix pour qu’on puisse aller finalement dans le développement et finir avec la misère endémique dans un pays potentiellement riche.
Mosaiqueguinee.com : la junte n’a jusque-là pas parlé du délai de la transition, qu’en dites-vous ?
Aliou Condé : je pense que c’est tôt de parler d’un délai de la transition. Sinon, j’ai apprécié qu’il dise que la classe politique et la société civile vont être incessamment appelé pour se mettre autour de la table pour essayer de plancher sur la problématique de la transition et c’est à partir de là que les délais certainement vont être fixés. On va voir l’ampleur du travail et qu’est-ce qu’il faut pour revenir à la normale. Je crois qu’à partir du moment où tout le monde est animé de la bonne intention, tout le monde veut que le pays se redresse le plus rapidement possible et qu’on quitte le dernier rang du développement humain dans le monde je pense que nous devons faire vite pour que les institutions puissent remplacer la junte rapidement et qu’on dresse vraiment au sérieux parce que comme vous le savez, avec cette situation la communauté internationale comme d’habitude va essayer de planter des mesures restrictives à l’endroit de la junte. Donc tout cela aussi ne sera pas là pour aider le développement du pays.
Merci à vous !
Interview, Mohamed Bangoura
Décryptage, Al Hassan Djigué