Depuis Londres où ils résident, de nombreux guinéens vivant en communauté, renouent avec l’identité mandingue dans une ville anglaise riche en culture.
Il s’agit de l’association Mandingue UK, regroupant en son sein des ressortissants guinéens et binationaux, venus de différente villes du royaume Uni.
À l’occasion d’une rupture collective organisée à la faveur du mois de ramadan, dimanche 24 Avril 2022, dans un quartier londonien, le président de cette association Mory Doumbouya, rencontré parmosaiqueguinee.com, est revenu sur l’historique, l’organisation sociale et les actions phares de Mandingue UK.
«C’est depuis 2003, le doyen Moussa Koné nous a appelés pour former la communauté Manden ici. On avait constaté qu’il y a plusieurs mandinka ici, c’est à dire les ressortissants de la communauté Manding. On se connaissait individuellement, mais il fallait créer un cadre de concertation où on peut échanger et se donner la main. Donc depuis 2003 on a créé cette association. L’idée, c’est d’abord sauvegarder notre culture, la culture mandingue. Nous préférons parler N’Ko ici au lieu de parler dans les langues étrangères. On a quitté nos pays d’Afrique, on s’est retrouvé ici à Londres, nos enfants sont nés ici, on les fait comprendre notre culture, la langue aussi. Nous étudions le N’ko qui est l’un de nos programmes ici. On a fait beaucoup de progrès aussi, nous sommes enregistrés au niveau des autorités, nous bénéficions des dons au niveau du gouvernement britannique, on se marie entre nous. Avant la création de notre association on avait des enfants qui ne parlaient plus notre langue Manden, ces enfants étaient perdus complètement, mais aujourd’hui ils parlent notre langue. Nous nous réunissons une fois par mois jusqu’en 2010, nous prenons des salles pour nos réunions de 3 heures où 4 heures. L’objectif c’est pour promouvoir la culture mandingue, on fait des dons, on s’entraide à travers les activités sociales, dont les baptêmes, mariages et les cérémonies funéraires. Cela nous a permis de vivre en harmonie et avec notre culture »a-t-il expliqué.
Le chargé des affaires sociales au compte de l’association Mandingue UK Souleymane Cissé, à son tour, rajoute en ces termes : « quand il y a décès, mariage ou naissance, les fêtes, nous organisons des cérémonies, avec la fête de ramadan ou Tabaski on peut faire de barbecue, on va au parc, alors qu’avant on faisait la fête de façon dispersée. Maintenant notre association a grandi, cela a beaucoup renforcé nos liens, nous collectons des fonds au nom de notre association pour aider quand il y a un SOS » a-t-il laissé entendre.
Aujourd’hui, il faut le noter, cette association communautaire a des membres dans les différentes villes du Royaume-Uni Uni, elle organise des visioconférences, en raison de la pandémie de Covid-19 et s’active à promouvoir le N’ko de Solomana Kanté, créé en 1949 à Koloni, près de Kankan.
Saidou Barry
