Dans son ambition d’œuvrer pour l’atteinte des objectifs de développement durable, le gouvernement guinéen, a élaboré une feuille de route pour lutter contre la défécation à l’air libre.
L’élaboration de ce document national concerté résulte de la volonté des autorités guinéennes, de pourvoir assurer « l’accès de tous dans des conditions équitables à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats, et de mettre fin à la défécation en plein air d’ici à 2027 ».
Pour donc mobiliser les fonds nécessaires à la matérialisation de ce programme, le département de l’environnement et du développement durable, à travers la direction de l’assainissement et du cadre de vie, a tenu ce mercredi 7 décembre 2022 une table ronde à Conakry.
La rencontre réunit l’ensemble des acteurs concernés, notamment les partenaires techniques et financiers.
« Cette table ronde est organisée sous le leadership de madame la ministre de l’environnement et du développement durable. C’est pour mobiliser les ressources financières nécessaires auprès des bailleurs potentiels en vue de la mise en œuvre de la feuille de route d’une Guinée sans défécation à l’air libre à l’horizon 2027. L’espoir est permis parce que les bailleurs vont appuyer le gouvernement dans sa politique », a déclaré Mory Fodé Traoré, directeur national de l’assainissement et du cadre de vie à l’issue de la rencontre.
Le coût global du projet est estimé à 20 millions 540 mille dollars US. Le gouvernement s’est déjà engagé à contribuer à hauteur de 20,5%. Pour compléter le montant total, il sollicite l’appui des partenaires techniques et financiers.
« A l’image des autres pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, I’Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC) a été introduite en Guinée en 2009. L’objectif ultime de cette approche est de réduire de manière drastique les maladies liées à la consommation d’une eau non potable, aux mauvaises pratiques d’hygiène et au manque d’assainissement adéquat à travers l’élimination de la défécation à l’air libre », a précisé en premier lieu, la ministre de l’environnement et du développement durable.
« En effet, il existe une corrélation étroite entre la prévalence de la diarrhée avec l’accès à l’eau potable et le mode d’élimination des excrétas, particulièrement la défécation à l’air libre. Pourtant, près d’un million six cent mille (1 600 000) guinéens pratiquaient la défécation à l’air libre en 2020 avec des disparités importantes entre les régions, et entre les riches et les pauvres. Il faut noter que le taux de la population rurale qui défèque à l’air libre n’a régressé entre 2009 et 2017, que de moins d’un point par
an. C’est pour inverser cette tendance que la Guinée a décidé de se doter d’une feuille de route », a expliqué Hadja Safiatou Diallo.
Au nom des partenaires techniques et financiers, le représentant adjoint de l’UNICEF en Guinée, a rappelé la nécessité d’appuyer « ce plan ambitieux qui cible 11% de la population impliquée dans cette pratique, surtout en milieu rural »
« Il y a lieu de nous engager pour que cette feuille de route soit mise en œuvre dans les meilleurs délais. Je voudrais saisir cette opportunité au nom de l’UNICEF pour exhorter l’ensemble des intervenants dans le sous secteur de l’assainissement, de poursuivre les efforts parce que le travail est encore énorme, et les défis sont grands. Je voudrais au nom de l’UNICEF réitérer notre disponibilité à poursuivre l’accompagnement des efforts nationaux », a-t-il rassuré.
Pacifique Ruty a par ailleurs exhorté les autres partenaires techniques et financiers à rejoindre l’UNICEF dans l’accompagnement de cette feuille de route, pour que la Guinée puisse atteindre les objectifs de développement durable à l’horizon 2030.
Hadja Kadé Barry