La dégradation de la sécurité alimentaire ces dernières années en Guinée devient de plus en plus préoccupante. Face à cette situation, le Programme Alimentaire Mondiale (PAM), a réalisé une enquête d’identification, de définition et de compréhension des problèmes lies à la sécurité alimentaire et nutritionnelle au sein des couches vulnérables de l’intérieur du pays.
Un atelier s’est ouvert à cet effet à Conakry sous le thème : Analyse Globale de la Vulnérabilité et de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (AGVSAN Guinée 2018).
Dans son intervention à l’occasion de la cérémonie de lancement, le représentant du PAM en Guinée, n’a pas manqué de relever des villes dont les cas sont inquiétants. «Aujourd’hui on essaie de comprendre ce qui se passe au niveau des préfectures. Qui sont les personnes vulnérables? Quelles sont leurs caractéristiques ? Combien sont-ils ? Et comment est ce qu’on peut les aider ? Toutes les préfectures ont été enquêtées.
Malgré toutes les contraintes, nous avons réussi à enquêter sur un échantillon de 15.000 ménages avec un nombre d’enfants très important pour que le côté nutritionnel soit représenté. Mais il y a des préfectures pour lesquelles nous avons des inquiétudes telles que Labé, Mamou et N’zerekoré où nous avons un taux d’insécurité alimentaire et de prévalence de la nutrition les plus inquiétants. C’est pourquoi nous allons nous asseoir avec les partenaires pour essayer de comprendre la situation et voir quelle sera la contribution des uns et des autres pour que nous essayions de nous attaquer à la prévalence de la mal nutrition chronique et aiguë», explique Nizeyimana Edouard.
Pour sa part, le ministère du Plan et de la Coopération Internationale, s’est dit préoccupé par les résultats issus de cette étude, avant de saluer l’initiative du PAM qui, selon le conseiller personnel dudit département, constitue une base solide pour la planification stratégique.
« Le gouvernement a déjà mis en place un projet de filets sociaux qui s’occupe des couches vulnérables et de la gestion durable des ressources naturelles… Bien-sûr que le constat est alarmant à l’intérieur du pays quand on prend l’insécurité alimentaire au niveau des différentes couches. Ce qui nous intéresse, c’est justement le fait que nous ayons désormais des informations qui nous permettent d’orienter nos stratégies. Ces enquêtes nous permettront de corriger les faiblesses parce que si vous n’avez pas les bonnes informations, vous ne pourrez pas vous projeter. Ces enquêtes constituent déjà une base solide pour la planification stratégique», martèle-t-il.
Selon une étude menée par le PNUD en 2016, la Guinée est un pays à revenu faible, classé à la 183eme place sur 188 pays pour son indice de développement humain.
A noter que c’est un atelier qui s’étend sur deux jours.
Alhassane Fofana