Annoncée le week-end dernier par le ministre de l’unité nationale et de la citoyenneté lors de son passage dans les assemblées générales des deux principales formations politiques du pays, la mise en place du comité de suivi et de contrôle des propos à caractère ethnique et de nature à troubler l’ordre public est en passe d’être faite. A pied d’œuvre à cet effet, Khalifa Gassama Diaby a rencontré ce vendredi, 16 février 2018, l’autorité en charge de la régulation des médias en Guinée. Objectif, expliquer à cette institution le sens et le contenu du mécanisme qui sera mis en place, mais aussi solliciter son accompagnement technique et sa participation à tous les niveaux pour lutter contre les propos qui incitent à la violence, à la haine et à des tensions parfois à relent intercommunautaire.
A l’entame de ses propos, Khalifa Gassama Diaby a rappelé l’importance de ce comité qui, selon lui est loin d’être un frein à la liberté d’expression, mais plutôt un instrument qui amènera tout intervenant dans les médias à tenir des propos responsables.
« Ce comité ne vise pas le débat politique, ni le jugement d’opinion. Ce comité vise les propos qui peuvent amener ce pays qui doit construire une nation de justice, une nation de légalité à faire face à une situation de violence inacceptable et totalement injuste. Nous travaillons contre les propos haineux, violents qui incitent à l’exclusion ethnique, à l’affrontement inter-ethnique .Cela, nous ne pouvons plus l’accepter. Le peuple de Guinée ne peut plus l’accepter. Il est temps que ceux qui empêchent les Guinéens de Conakry à Yomou, en passant par Kankan, Labé, N’zérékoré, Kindia et Conakry, de dormir tranquillement, nous les empêchons aussi de dormir tranquillement parce que on ne les lâchera pas .et ceux qui n’y croient pas, n’ont qu’à essayer, ils verront ce qui va se passer », a-t-il menacé.
A en croire le ministre de l’unité nationale, ce comité comportera deux volets. Le premier sera chargé de répertorier des personnes qui tiendront des propos haineux dans les médias et sur les réseaux sociaux. Cette liste englobera des personnalités publiques, associatives et médiatiques. Le deuxième sera composite et aura la charge d’entendre en premier lieu des personnes épinglées par le premier comité.
Prenant la parole, Mamady Kéita a au nom de ses pairs rassuré le ministre de l’unité nationale de la disponibilité de la HAC (Haute Autorité de la Communication) à faire de cette lutte l’une de ses préoccupations.
« Nous allons comme l’indique nos missions, nous investir pour faire en sorte que l’information fournie dans les radios, les télévisions et sur les réseaux sociaux puisse contribuer à la promotion de la paix et de la quiétude sociale, cela malgré nos faibles moyens techniques », a-t-il promis.
Bouka Barry
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