La situation reste encore tendue dans la préfecture de Macenta entre forces de sécurité et manifestants en colère contre la dégradation des routes de leur commune.
Depuis la matinée, les forces anti-émeutes tentent d’empêcher les manifestants par des tirs de gaz lacrymogènes. Cette riposte est à l’origine d’un débordement et de tirs sporadiques qui ont fait plusieurs blessés et d’importants dégâts matériels.
« La police et la gendarmerie ont été saccagées par des manifestants. Les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur certains, c’est ce qui a provoqué la colère des citoyens. On parle de plusieurs blessés et des renforts venus de Guéckédou sont déjà là», a témoigné sur place un acteur de la société civile.
Les forces de l’ordre ont tiré une quarantaine de bombe lacrymogène sur des manifestants qui ont répliqué par des jets de pierres. Galvanisés par des tirs à balle réelle, les manifestants ne décolèrent pas et réclament le départ de leur préfet qu’ils accusent d’avoir «ordonné les forces de l’ordre».
Sur le nombre de blessés et l’ampleur des dégâts, le préfet n’a daigné se prêter à nos questions. Il ne confirme pas les dégâts et le nombre de blessés et ne l’infirme non plus.
« Il ne peux pas vous répondre maintenant. Parce que nous sommes prêts à aller jusqu’au bout. On recherche le préfet mais on apprend qu’il a quitté la ville pour se refuser à N’zérékoré. Rien ne va nous faire reculer et c’est fini. Tant que les routes ne sont pas faites, pas d’élections ici», a menacé Antoine Guilavogui, leader du mouvement.
La ville reste pour l’instant paralysée et la tension ne faiblit pas. Les manifestants règnent en maîtres absolue dans certains quartiers où les forces de sécurité ont été chassées par des jets de pierres des manifestants.
Alexis Kolié, Correspondant de mosaiqueguinee.com à N’Zérékoré