Après avoir constaté à nouveau des failles dans la gestion de la transition guinéenne, les dirigeants ouest-africains ont renforcé les sanctions prises contre la junte.
A l’issue du sommet extraordinaire tenu récemment sur la situation de la Guinée, du Mali et du Burkina Fasso, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest a également réitéré leur demande de mise en place d’un cadre de dialogue inclusif dans le pays.
Pour Joachim Baba Millimouno la décision de cette organisation sous-régionale est naturellement rationnelle.
« Au regard du comportement des autorités de la transition, leur entêtement quant à la gouvernance solitaire, leur obstination à exclure une frange de la classe politique et sociale, la CEDEAO ne pouvait agir outre mesure. Vous comprenez donc qu’au-delà de la reconduction des sanctions qu’on espérait être allégées, elles ont été réitérées mais aussi renforcées. Ça ne nous plait guère, nous voulons que toute autorité qui dirige la Guinée soit en bon terme avec le reste de la communauté internationale cela dans l’intérêt exclusif du peuple de Guinée », a déclaré d’entrée de jeu le responsable de la cellule de communication de l’union des forces démocratiques de Guinée.
Ce cadre du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo évalue déjà l’impact de ces mesures sur l’économie du pays.
« Quand des autorités sont en difficulté avec le reste de la communauté sous-régionale, le principe de subsidiarité amène toutes les autres entités internationales à s’aligner derrière les mesures prises par l’organisation sous-régionale. Et cela malheureusement, n’est pas dans l’intérêt du peuple parce que les bailleurs de fonds, les investisseurs prennent garde également », a-t-il prévenu.
« C’est important que nos autorités entendent raison. Après tout, la question du dialogue n’est pas compliquée. La classe politique, notamment l’inter-coalition (l’ANAD, le RPG ARC-EN-CIEL, le FFP et le FNDC-politique) ne demande ni plus ni moins qu’un dialogue inclusif. Nous avons demandé purement et simplement un dialogue inclusif où qu’il se tienne. Maintenant, l’hypothèse qu’il se tienne ailleurs cela ne vient pas de nous. Elle est venue de la CEDEAO, mais c’est au cas où les autorités ne se montrent pas capables de le faire », ajoute-t-il.
Joachim Baba Millimouno précise que son parti politique, ainsi que l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique aspirent tous à un dialogue franc et inclusif sous l’égide de la CEDEAO.
Il croit fermement que ceci pourrait aboutir à un compromis qui serait en faveur de l’ensemble des guinéens.
Hadja Kadé Barry