Le procureur général a visité la maison centrale de Conakry ce jeudi, 12 janvier 2023. Yamoussa Conté et les avocats généraux étaient venus s’enquérir des réalités de la plus grande maison carcérale du pays, notamment les conditions de détention des prisonniers.
Tour à tour, le procureur général et sa suite ont visité les différentes cellules des prisonniers de droit commun, des mineurs… Ils ont échangé avec les leaders du FNDC dont Foniké Mengué et Ibrahima Diallo. Ensuite les anciens dignitaires du régime Condé, à savoir l’ancien premier ministre Dr Kassory Fofana, Oyé Guilavogui, Dr Mohamed Diané, Ibrahima Kourouma et l’ancien président de la Cour constitutionnelle.
L’empereur des poursuites s’est aussi entretenu, avec les présumés auteurs des massacres du 28 septembre 2009, notamment l’ancien chef de la junte d’alors Capitaine Dadis Camara, Colonel Tiégboro, Toumba Diakité, Marcel Guilavogui et autres.
Au cours de cette série d’entretiens, chaque catégorie de détenus a expliqué au procureur général les problèmes auxquels il est confronté, mais surtout les véritables réalités de cette prison.
Au terme de cette visite qui a aura duré plus de quatre heures d’horloge, le procureur général a confié à la presse, qu’il était venu voir de visu les réalités de la maison centrale de Conakry et prendre langue avec les détenus.
«Nous avons serré la main aux détenus, ils nous ont exposé leurs problèmes, ils ont fait des recommandations que nous allons remonter à M. le ministre. Le constat majeur qui est là, c’est la surpopulation carcérale, les conditions de détention ne sont pas réunies. Nous souhaiterions que dans un bref délai, avec l’appui des autorités de la transition, que la nouvelle prison qui est en chantier à Yorokoguiyah dans la préfecture de Dubréka soit construite dans un bref délai, parce qu’il y’a nécessité. C’est vraiment déplorable les conditions de détention ici, il faut qu’on ose dire la vérité en face »,a-t-il indiqué.
S’agissant des recommandations formulées par les détenus, le procureur Yamoussa Conté a martelé que les prisonniers de droit commun se plaignent de leurs conditions de détentions.
« Ils disent que les chambres ne sont pas aérées. Quand il y a des coupures de courant ils ont des difficultés pour accéder à l’eau potable. Mais également la qualité du mangé n’est pas là et ils ne mangent pas à leur faim. Donc ils souhaiteraient auprès du ministère de la justice qu’on revoie tout ça pour eux », a-t-il confié.
En ce qui concerne ceux de la CRIEF l’empereur des poursuites précise.
« Les détenus de la CRIEF disent qu’ils ne cherchent pas trop loin, s’ils sont fautifs qu’on leur disent qu’ils sont fautifs, s’ils sont innocents, de procéder à leur libération ne serait ce qu’une liberté provisoire. Ils ne comprennent pas qu’ils soient là depuis plus de 9 mois, sans jugement, rien. Qu’ils sont prêts à partir en jugement pour se défendre et qu’ils ne se reprochent rien »,a-t-il expliqué.
Enfin le procureur général a promis de rendre compte à qui de droit afin de faire face aux préoccupations des détenus de cette maison d’arrêt.
Alhassane Fofana