Quelques jours après qu’un policier ait été tué par balle au quartier Wanindara, le directeur général de la police hausse le ton et promet de mener une opération de ratissage dans la commune de Ratoma, afin de trouver les auteurs de ce meurtre.
Cette annonce de Général Ansoumane Camara intervient au moment où de nombreux autres guinéens ont été froidement assassinés dans cette zone, sans qu’il n’y ait d’enquêtes sérieuses, selon bon nombre d’observateurs.
Pour le président de la ligue pour les droits et la démocratie en Afrique, qui s’est confié à notre rédaction à ce propos, cette démarche des services de sécurité pourrait engendrer de lourdes conséquences.
Mamady Kaba rappelle d’ailleurs, que la protection des citoyens est une obligation de l’État.
«J’appelle l’État à la plus grande vigilance afin de ne pas faire d’amalgame, car dans ce cas, des souffrances injustes et injustifiées pourraient être infligées à des innocents se trouvant au mauvais endroit, et au mauvais moment. Un usage disproportionné de la force toujours source d’accroissement des tensions politiques et sociales dans le pays, car le sentiment du deux poids deux mesures habitent les populations. Elles pensent que l’État est très prompt à agir vigoureusement quand il est victime, et très laxiste quand les agents des forces de sécurité sont accusées de crimes contre elles. Cela crée naturellement un sentiment d’injustice et d’insécurité qui sont susceptibles de susciter la haine des familles de victimes contre les agents de sécurité et, par ricochet, mettre en péril la cohésion sociale et la stabilité du pays», a alerté, l’ancien président de l’INIDH.
Pour Mamady Kaba, un dialogue national conviendrait mieux à la situation hautement sensible, que traverse la Guinée.
«J’appelle l’ensemble des acteurs du pays à œuvrer en faveur de la désescalade, et de l’unité nationale» a-t-il invité.
Hadja Kadé Barry