Alors que le Comité National du Rassemblement pour le Développement interdit toute protestation sur la voie publique avant le début de la campagne électorale, les nations unies rappellent à la junte, la nécessité d’exercer un tel droit, dans tous les pays prônant le respect des principes démocratiques.
Mamady Kaba qui a longtemps milité pour la dignité humaine reconnaît que les Nations Unies est dans son plein rôle de demander le rétablissement du droit de manifester en Guinée.
« Le Haut Commissariat des nations unies aux droits de l’homme n’a fait que son devoir en rappelant à la Guinée, la nécessité de garantir le droit de manifestation conformément aux normes internationales », a-t-il déclaré en premier lieu dans un entretien accordé à notre rédaction, ce mardi 31 mai 2022.
Toutefois, il fait remarquer qu’il existe actuellement des risques élevés de violences à caractère ethnique et régional aux conséquences imprévisibles.
L’ancien président de l’Institution Nationale Indépendante des Droits Humains exhorte les autorités à prendre des mesures idoines pouvant garantir la stabilité du pays.
« Cependant, la très grande sensibilité de la situation sociopolitique, héritée des violations graves des droits humains perpétrées par le régime défunt, doit être prise en compte dans la définition des positions relatives à la jouissance globale des droits civils et politiques en Guinée.
L’État guinéen a donc l’obligation de prendre toutes mesures devant garantir le caractère pacifique et légitime de la transition, afin de favoriser la réussite des réformes indispensables à la paix et la stabilité post transition », a-t-il invité.
Le président de la Ligue pour les Droits et la Démocratie en Afrique conseille aux acteurs de la vie nationale « à plus de dialogue et de responsabilité afin d’éloigner de la Guinée, le spectre de la guerre civile ».
« Nous appelons la communauté internationale à un accompagnement accru des efforts que mène la Guinée, pour l’encrage de la démocratie et de l’État de droit, afin d’assurer que cette transition soit la dernière en Guinée », a-t-il exhorté.
Hadja Kadé Barry