Pendant que certains leaders d’opinion annoncent que la reprise des manifestations de rue n’est pas exclue en cette période transitoire, le Comité National du Rassemblement et pour le Développement vient couper court.
À travers un communiqué apparu dans les médias vendredi 13 mai 2022, la junte a interdit pour l’heure toute protestation sur la voie publique de nature à compromettre la quiétude sociale et le déroulement du chronogramme de la transition.
Selon Mamady Kaba président de la Ligue pour les Droits et la Démocratie en Afrique, au regard du contenu de ce calendrier jugé pertinent, devant favoriser le retour à l’ordre constitutionnel et la profondeur des maux qui gangrènent la Guinée, il est impérieux que ce projet soit fortement soutenu par l’ensemble des acteurs concernés.
« Il faut se rappeler que la situation actuelle est la conséquence de la transition bâclée de 2010. Les mêmes causes produisent les mêmes effets, il est à prévoir, sans les réformes contenues dans le chronogramme, des risques élevés d’une autre gouvernance chaotique, sanctionnée par un coup d’État dans quelques années. Cependant, la mise en œuvre réussie du chronogramme dépend en partie d’une collaboration franche et sincère de tous les acteurs de la vie nationale », a-t-il dit.
L’ancien président de l’INIDH reconnaît que nul ne peut être empêché de jouir de ses droits et libertés.
Seulement, il estime qu’il est nécessaire de mesurer la portée des démarches à mener.
« La jouissance pacifique des droits civils et politiques est inaliénable. Cependant, des manifestations sur les voies et places publiques, en cette période de forte tension pourraient susciter des morts et par conséquent, plonger le pays dans une instabilité à caractère ethnique, radicaliser les positions et favoriser un prolongement de la période de transition à l’instar du régime du Général-Président Lansana Conté,1984- 2008 », a-t-il alerté dans un entretien accordé à notre rédaction ce samedi 14 mai 2022.
Ce fervent défenseur des droits de l’Homme exhorte les membres du CNRD et les forces vives à quitter la dynamique de la confrontation, tout en s’inscrivant dans une logique de dialogue constructif, afin de renforcer l’encrage de la démocratie et l’État de droit.
À la communauté internationale et à la CEDEAO en particulier, à ne pas perdre de vue la nécessité de créer les conditions d’une gouvernance vertueuse par des réformes audacieuses et la réconciliation nationale, pendant cette période ce, pour garantir une Guinée unie et prospère.
Hadja Kadé Barry