Réunis en sommet extraordinaire à New-York en marge de la 77ème session des Nations-Unis, le 22 septembre dernier, les dirigeants ouest-africains ont exécuté leurs menaces à l’endroit de la junte guinéenne.
La conférence des chefs d’États de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, a décidé du gel des avoirs financiers de plusieurs cadres du gouvernement de transition.
Les acteurs concernés sont aussi interdits de quitter le territoire guinéen jusqu’à nouvel ordre. Les dirigeants de l’institution sous-régionale ont d’ailleurs alerté sur la prise d’éventuelles sanctions encore plus sévères.
Pour Mamady Kaba, les mesures prises à l’encontre de la Guinée sont inopportunes et pourraient engendrer de graves répercussions.
« Je crains qu’elles ne se révèlent contre- productives en générant des conséquences assimilables à « l’effet cobra ». Ces sanctions résultant d’une impatience de certains dirigeants de la sous-région pourraient fragiliser l’institution et polariser les tensions ethniques. Elles sont susceptibles de réveiller les nationalismes et la xénophobie au sein des populations guinéennes, toutes choses préjudiciables au caractère pacifique et consensuel de transition », a-t-il alerté.
« Je tiens à préciser que, si la CEDEAO maintient des sanctions contre le conseil national de transition auquel j’appartiens, elles devront s’appliquer à tous les membres sans exception, les raisons de leur justification (ndlr sanctions) étant logiquement valables pour tous », martèle-t-il.
Le président de la Ligue pour les Droits et la Démocratie en Afrique, pense qu’il est impératif que la CEDEAO et le gouvernement cherchent à intensifier la coopération en vue de renforcer le cadre de dialogue inclusif, ce pour parvenir à un environnement pacifique.
« La patience et la culture de la confiance sont plus adaptées au contexte que la dynamique de la confrontation. J’appelle la CEDEAO à renoncer à ses sanctions et à s’investir davantage dans la promotion du dialogue national. J’appelle les autorités guinéennes, à tous les niveaux, à œuvrer davantage en faveur de la désescalade et à poursuivre les efforts louables, visant à fédérer l’ensemble des énergies nationales indispensables au caractère pacifique de la transition », a-t-il invité.
Hadja Kadé Barry