Au terme de trois semaines d’intenses travaux dans une dizaine de villes de la Guinée, Alphonse Charles Wright, ministre de la justice et des droits de l’homme dit dresser un bilan plutôt positif, en dépit de la situation jugée alarmante des conditions carcérales, de la corruption endémique érigée en principe dans certaines juridictions mais également de la méconnaissance par des justiciables du fonctionnement de l’appareil judiciaire.
Le garde des Sceaux estime que cette démarche constitue une autre phase de la refondation de l’État.
« Le bilan est largement positif par rapport à tout ce qu’on a mené comme activité. Aujourd’hui, c’est une nouvelle phase de la refondation de l’État au niveau de la justice. La population dans son entièreté de la Guinée forestière à la Haute Guinée, les gens ont compris désormais que la justice doit rester et demeurer la seule boussole de leurs actions »,a-t-il expliqué.
Ce périple a été l’occasion pour le département de la justice et des droits de l’homme de procéder à un renforcement de capacités des Officiers de police judiciaire, des administrateurs territoriaux, régionaux et communaux sur le code de procédure, le code de l’environnement et le code minier. D’après lui, chaque cadre doit désormais s’approprier du contenu des textes de lois.
«Le département de la justice compte jouer pleinement son rôle, en tant que département en charge de la conception de la politique du gouvernement en matière de l’État de droit, en matière de justice et surtout en matière des droits de l’homme. Vous avez compris aujourd’hui que les détenus qui sont considérés comme des personnes oubliées ont bénéficié de l’écoute du garde des Sceaux. Ils ont été écoutés, leurs difficultés ont été remontées, nous avons trouvé des solutions idoines, ces détenus bénéficient aujourd’hui de traitements qui cadrent bien avec la dignité humaine », a déclaré le ministre.
En revanche, le garde des Sceaux précise que beaucoup restent à faire notamment sur le plan des infrastructures pénitentiaires. Il annonce ainsi un mouvement d’investissement dans ce sens.
« Très bientôt Mandiana connaîtra une nouvelle prison. A partir du mois de mars, on va engager les travaux de construction de la prison de Mandiana. Il faut aussi relever qu’au niveau des juridictions, il y a un problème de vieillissement du corps de la magistrature, il y a un problème de manque de personnel. Il faudrait tout de suite penser à pouvoir redéployer les magistrats en tenant compte des besoins d’urgence. Vous avez à côté de tout ça, la situation d’équipements au niveau des juridictions permettant aux magistrats de travailler dans des conditions les meilleurs », a-t-il relevé.
Dans les jours à venir, Charles Wright promet d’inviter tous les acteurs de la justice à Conakry, magistrats, greffiers, huissiers de justice, avocats, où chacun viendra donner sa perception mais aussi des difficultés liées au fonctionnement de la justice, afin que l’institution judiciaire, au-delà des états généraux, puisse aller vers des solutions idoines dans l’intérêt de tous.
Alhassane Fofana