Il y a maintenant six ans, des agents de santé et des journalistes ont été froidement assassinés dans la sous-préfecture de womey. C’était exactement le 16 septembre 2014, lors d’une campagne de sensibilisation contre l’épidémie d’Ebola.
Des années après ce triste événement qui a choqué plus d’un, les habitants de cette localité vont se rassembler, ce mercredi 16 septembre, à travers une marche blanche, pour rendre hommage aux victimes. Il s’agit d’un rassemblement placé sous le signe du recueillement et de la vérité.
«Comme l’année passée, nous voulons marcher pour dire que de telles choses ne doivent plus se reproduire ici à womey. On a fait du tort, il faut se repentir. Enlever la vie à quelqu’un est un acte qu’on peut regretter et ça donne une leçon», a déclaré David Haba, un des fils de la localité.
A Womey, certains ont encore le souvenir d’un mercredi sombre. Les citoyens pourraient défiler de la place publique jusqu’à l’école primaire de womey où les victimes avaient été enterrées dans une fosse commune.
Il faut dire que le 16 septembre restera dans les esprits, en raison de la cruauté d’une triste journée et des traumatismes subis par les citoyens lors de la militarisation de la zone aux lendemains des tueries.
Madame X, une femme d’une soixantaine d’années, porte encore quelques stigmates d’un viol qu’elle aurait subi à Womey, son village natal.
Mère de plusieurs enfants, elle est encore submergée de tristesse après cet abus sexuel.
«J’ai été violée par un militaire. Le village était désert après les tueries, j’étais partie prendre des bols dans ma chambre pour me refuser en brousse comme les autres. Ce jour, j’ai été obligée de faire quelque chose avec un homme muni d’arme. Il m’a obligé à coucher avec lui et cela me bouffe totalement la tête depuis des années, car beaucoup d’autres femmes en sont informées», a-t-elle témoigné à Mosaiqueguinee.com, le visage pâle.
Selon des informations recueillies sur place, des femmes auraient été victimes de viol à Womey et on ne saurait donner de chiffres exacts, précise un ressortissant qui nous a conduits chez sa tante, aussi victime.
«J’ai été violée et j’ai perdu mon identité depuis lors et je ne pardonnerai j’aimais à la personne qui m’a fait cela», a-t-elle déclaré indiquant avoir été reçue par des ONG, qui ont tenté de les rétablir dans leurs droits en leur apportant également du soutien psychologique.
Ce traumatisme hante encore plusieurs femmes de womey qui «apprennent à vivre avec ce mal».
Alexis Kolié