Il y a exactement douze (12) ans qu’un carnage se produisait au stade de Conakry. Une date à double signification pour les guinéens.
Si certains reconnaissent qu’elle marque le départ d’une Guinée libre, les victimes du massacre du 28 septembre elles, commémorent les crimes les plus odieux que le pays ait connus, ces 12 dernières années.
À cette occasion, l’association des parents et victimes, l’organisation guinéenne des droits de l’homme, ainsi que des représentants des nations unies et de l’union européenne se sont réunis à la maison commune des journalistes, pour faire part de leurs préoccupations quant au retard lié à l’organisation de ce procès.
Dame Asmaou Diallo, porte-voix des victimes qui a toujours dénoncé un manque de volonté politique de l’ancien régime, se montre désormais optimiste.
« Nous avons accueilli la prise du pouvoir du CNRD comme une délivrance et ce, pour une centaine de victimes qui peinaient à savoir à quel saint se vouer, car après 12 ans de douleurs, de peines, d’intimidations, de beaux discours et de promesses, on espère enfin avoir un dénouement à ce procès que nous avons tant tardé à voir. Nous avions foi, nous avons toujours gardé espoir qu’un jour ce procès se tiendrait et aujourd’hui grâce au CNRD et au Colonel Mamady Doumbouya qui ne manque pas de souligner à la moindre occasion que la justice sera sa boussole, nous fondons tout notre espoir en lui, afin que ce procès soit une réalité, que les victimes reposent enfin en paix et que les survivants soient rétablis dans leur droit. Que cette commémoration soit la dernière avant le procès. Nous demandons aux nouvelles autorités qu’elles tiennent ce procès et qu’il ne soit pas un simulacre de procès », a invité la présidente de l’AVIPA, lors de cette conférence de presse.
Thierno Souleymane Bah, président de l’OGDH garde également espoir et estime que l’organisation de ce procès apportera un nouveau souffle à la Guinée.
« Les nouvelles autorités doivent faire de la justice leur boussole. L’espoir est en train de renaître pour que ce procès ait lieu, c’est le moment de demander aux parents des victimes de patienter un peu certainement le procès aura lieu. La tenue du procès des massacres du 28 septembre doit constituer une leçon pour tous les guinéens », a-t-il estimé.
« Nous voulons que justice soit faite, si le procès se tient maintenant-là, la crédibilité de la Guinée ira de l’avant. Les 12 années que nous avons vécues sont inexplicables. Moi j’ai été molestée, bastonnée par des jeunes qui avaient l’âge de mes enfants, quand je pense à ça, j’ai très mal. On peut pardonner, mais on ne peut pas oublier », a déclaré madame Oumou Barry, victime de ce massacre.
Hadja Kadé Barry