Le président de la Ligue guinéenne des droits de l’Homme (LIGUIDHO), a pris ce jeudi 6 août 2020, le contre-pied du premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana.
Pour maître Kpana Emmanuel Bamba, il y a bel et bien de prisonniers politiques en Guinée, contrairement à ce que soutenait hier mercredi, Donkas au palais du peuple.
« Des personnes qui seraient incarcérées à cause de leurs opinions, je n’ai pas connaissance… Si quelqu’un a dit qu’il n’y a pas de détenus politiques, à ce niveau, je ne suis pas d’accord. Parce qu’on a connu des dossiers comme l’attaque du domicile du chef de l’État en 2011. Certains ont trouvé la mort en prison. Ce sont des infractions d’ordre politiques. Certains ont été graciés et d’autres croupissent encore en prison après que la Cour suprême ait annulé la procédure pour ramener en première instance. Lorsque la condamnation n’est pas définitive, on ne peut pas gracier l’individu (…). On a fait du deux poids deux mesures en libérant certains et en emprisonnant d’autres. Donc, pour moi, ce sont des détenus politiques. Les gens qu’on voulait mettre en liberté on l’a fait, et ceux qu’on voulait jeter en prison, on les a jetés. Il y a des intentions de nuire », a déclaré maître Kpana Emmanuel Bamba joint au téléphone par notre rédaction.
Ce défenseur des droits humains a qualifié d’arbitraire la détention de Saikou Yaya Diallo qui a pourtant bénéficié d’une décision de mise en liberté provisoire.
« Continuer à maintenir cette personne qui a bénéficié d’une décision de mise en liberté provisoire assortie de contrôle judiciaire, pour moi, la détention est arbitraire », a jugé le président de la LIGUIDHO.
Mamadou Sagnane