Le procès des évènements du 28 septembre 2009 s’est poursuivi ce lundi 16 janvier au tribunal de Dixinn délocalisé dans l’enceinte la cour d’appel de Conakry.
À l’audience de ce jour, l’avocat Me Paul Yomba Kourouma a porté de graves accusations contre l’ancien président capitaine Moussa Dadis Camara, sur le fait que ce soit lui et personne d’autres qui ait donné des ordres et, également coordonné ces opérations.
Selon Me Pépé Antoine Lamah, un des conseils de l’ancien président, il est inadmissible que leur client ne reçoive pas le même respect qu’il envoie aux gens.
« J’ai souligné ici l’autre fois que l’avocat doit, en tout lieu et tout instant, s’exprimer avec mesure et modération. Le discours de l’avocat doit être tinté de courtoisie et de respect. Nous relevons malheureusement depuis le début de cette audience, la défense de Monsieur Toumba Diakité est dans une logique qui va à l’encontre des obligations déontologiques de vouer du respect à l’accusé. Le président Moussa Dadis, depuis le début de cette audience, a toujours fait preuve de courtoisie, de respect et de considération tant à l’égard du tribunal qu’à l’égard de tous les avocats impliqués dans le jugement de cette affaire. Nous regrettons que le même respect et la même courtoisie ne lui soient pas retournés. Pour ce qui est de l’audience d’aujourd’hui, c’est avec une forte déception que nous avions vu la défense de Monsieur Toumba Diakité prendre l’inverse de son récit. Sa défense est venue poser des questions à l’antipode de la version véhiculée par Monsieur Diakité, mois je qualifie ça de faute professionnelle. On ne peut pas aller à l’encontre de son client », a-t-il lancé.
Poursuivant, l’avocat a regretté le fait, selon lui, que la haine de Toumba transite par ses conseils pour atteindre le président Dadis.
« La défense de Monsieur Toumba est en train de nager dans les allégations. Tout ce qui a été dit devant ce tribunal, n’a été soutenu par aucun élément de preuve. Nous ne sommes pas là pour jouer. Nous sommes là pour des crimes suffisamment graves. Il y a des victimes qui ne sont pas encore consolées. Alors, quand on est acteur de la justice impliqué dans un tel procès, il faut s’y prendre avec beaucoup de sérieux. On ne vient pas là pour faire de l’humour. On vient là pour plaider, pour poser des questions tendant à la manifestation de la vérité et non pour régler des comptes. Nous relevons malheureusement que c’est le règlement de compte qui continue. Nous déplorons le fait que la haine de Toumba transite par ses conseils pour atteindre le président Dadis. Mais vous avez remarqué que notre client a pris de la hauteur, il s’est comporté en homme d’Etat. Il va continuer dans ce sens jusqu’à la fin de ce procès », a-t-il soutenu.
MohamedNana Bangoura