Pour mener à bon port la transition en vue en Guinée le CNRD se doit de mettre à contribution l’ensemble des forces vives de la nation. D’où la nécessité du processus de concertations en cours.
Face au mouvement syndical guinéen, hier samedi, le nouvel homme fort de Conakry, a évoqué plusieurs points dont le rôle joué par le mouvement syndical guinéen dans l’acquisition de l’indépendance de notre pays en 1958 et dans le processus de démocratisation du pays dans les années 90 sans oublier les événements de 2007.
D’après Michel Pépé Balamou qui s’est confié à notre rédaction au lendemain de cette rencontre, le colonel Mamady Doumbouya a rendu un vibrant hommage aux syndicalistes Hadja Rabiatou Serah Diallo et feu Docteur Ibrahima Fofana qui est mort arme à la main en route pour une mission syndicale à l’usine de Fria.
«(…) le président a fustigé l’instrumentalisation de certains leaders syndicaux par des politiciens dans leur conquête du pouvoir. Il a aussi dénoncé le populisme de certains leaders syndicaux qui avaient porté des revendications salariales énormissimes qui étaient en déphasage avec les réalités économiques du pays. Le colonel Mamady Doumbouya a, ainsi, invité toutes les organisations syndicales à sortir de leurs querelles de chapelle, de leadership, de représentativité et d’ego pour construire une unité d’action syndicale »,a rapporté le leader syndical.
Dans son intervention, le secrétaire général du SNE a précisé avoir attiré l’attention du président du CNRD sur l’évanescence, la déliquescence et le dysfonctionnement de notre système éducatif, en ces points :
1- Le déficit d’enseignants dans les écoles publiques ( 14000 au primaire et 4000 au secondaire).
2- La migration des enseignants vers les autres départements ( plus de 25000 enseignants recrutés de 2011 à 2019) . L’éducation est devenue la porte d’entrée à la fonction publique.
3- La privatisation à outrance de l’éducation ( 4166 écoles privées ) 55% à Conakry et 35% à Matoto . Au même moment de hamdallaye à la cimenterie il n’y a pas plus de 3 écoles primaires.
4- Le manque de tables blancs dans les écoles ( les élèves sont assis à même le sol par endroit )
5- L’existence de 1046 écoles hangars en ce 21e siècle.
6- L’existence de 4500 Enseignants communautaires payés par les communautés villageoises alors que 11000 enseignants volontaires attendent d’être engagés à la fonction publique.
7- Le déficit de ligne budgétaire pour la formation des formateurs.
8- La non mise à disposition à temps du budget consacré à l’ouverture des classes
9- Le retard dans le paiement des arriérés de primes d’incitation, du budget de fonctionnement des structures déconcentrées du MENA
10- L’application du point 2 du protocole d’accord entre l’inter syndicale de l’éducation et le gouvernement en date du 28 Janvier 2020 relatif à la revalorisation des primes en lien avec l’article 100 du statut particulier de l’éducation.
11- Le faible budget accordé à l’éducation ( 13%) alors que la moyenne sous-régionale oscille entre 25 et 40 %.
Le syndicat national de l’éducation a plaidé en faveur de l’engagement des enseignants contractuels à la fonction publique , la réglementation du secteur de l’enseignement privé et beaucoup d’autres points.
MohamedNana et Alhassane