Tous les jours, Ahmed Bossein, emprunte un chemin poussiéreux menant à sa plantation. Au bout du sentier, l’entrepreneur agricole s’investit au quotidien dans diverses cultures, principalement la banane et l’ananas. Loin des tracas et des préoccupations citadines, l’homme fait son chemin.
Grâce à un prêt obtenu il y a 20 ans avec le Crédit Rural de Guinée (CRG), Ahmed a réussi à obtenir les intrants nécessaires pour développer cette terre qui le met à l’abri des soucis quotidiens, comme avant lui son père et son grand-père.
« J’ai beaucoup d’intérêt avec le CRG. Parce que si j’ai besoin de l’ananas, si j’ai besoin de la banane, je vais les voir pour prendre l’argent et me rendre à Kindia pour mes achats. En ce moment, j’ai commandé 1500 pieds qui sont là, que je dois planter. Depuis 20 ans je travaille comme ça avec eux », affirme Bossein.
Depuis l’adhésion d’Ahmed au CRG, l’ambiance familiale est à la bonne humeur. L’activité de la plantation a permis d’équilibrer les comptes familiaux et d’ouvrir de nouvelles perspectives.
Cette année, la récolte est bonne. Ahmed savoure ce succès et se prépare à commercialiser ses fruits. A ses côtés, Madame Bossein qui l’aide dans ses tâches quotidiennes.
« Depuis que mon mari s’est inscrit comme client du Crédit Rural, nous avons eu beaucoup de retombées positives. C’est de cette plantation que l’école des enfants est payée, notre nourriture et tous nos besoins quotidiens. Tout sort de là et cela nous aide beaucoup ». souligne-t-elle.
A l’image d’Ahmed, d’autres planteurs s’activent dans la préfecture de Coyah, mais la poussée démographique et urbaine réduit chaque année les surfaces cultivables. Selon Nfassory Soumah, directeur de la Caisse locale du CRG à Coyah, actuellement seuls 20% de l’enveloppe du CRG sont consacrés à l’agriculture (contre un objectif de 30% au niveau national) contre 80% au commerce du fait de la nouvelle donne.
Pour le commerçant de sel, Mangué Camara, le CRG lui a offert l’opportunité de développer des affaires prospères qui lui ont permis de construire une maison, assurer les charges familiales et acheter une voiture. Dans son magasin fait de tôles, se trouvaient dépotés plus de 650 sacs de sel au moment de notre passage. «Il s’agit juste d’être rigoureux et de respecter les termes du contrat avec cette institution. Une fois que c’est fait, vous allez réussir», a conseillé Camara.
Le CRG est la plus grande institution de micro finance du pays. Son action couvre plus de 2000 villages disséminés à travers la Guinée.
Cheick Soumah