Après avoir achevé son projet de construction et obtenu un prêt de 750 millions de dollars, financement, jamais d’ailleurs réalisé pour un nouveau projet minier en Guinée, la société GAC (filiale d’EGA), s’est aussitôt donné comme objectif l’accroissement de sa production.
En août déjà, elle a procédé à sa première exportation de minerai de bauxite, à l’issue bien sûr d’importants travaux de construction.
Réalisation sur le terrain
Au total, 1,4 milliard de dollars ont été investis pour mettre en place toutes les installations de GAC.
A la base vie de la société à Tinguilinta, des ouvriers chevronnés transforment les lieux en une véritable cité moderne à travers la rénovation et la construction de nouveaux édifices.
Au niveau du transport du minerai, GAC dispose à ce jour, de 120 wagons flambant neufs, tirés par des locomotives de la CBG. Elle entend en rajouter 120 autres. Ceci, pour gagner le pari de l’accroissement de la production.
Sur la concession minière de 690 Km2, GAC a construit un chemin de fer (4 km), qui fait intersection avec les rails de la compagnie des bauxites de Guinée (CBG).
Elle a mis en place un immense concasseur pour le broyage sommaire du minerai de fer, facilitant ainsi le transport et la manutention.
Processus de chargement et d’acheminement de la bauxite au port de Kamsar
Ce minerai concassé est ensuite envoyé sur un convoyeur d’une capacité de 2 500 tonnes par heure, qui, à son tour, décharge la quantité dans l’une des aires de stockage de 165 tonnes, chacune.
Ce n’est qu’après ce processus, que le minerai est embarqué à bord des wagons à l’aide de quatre chargeuses frontales.
Le minerai prend ainsi la voie ferrée d’une distance de 90 km pour atteindre le port de Kamsar.
Sur place, la décharge est effectuée par un culbuteur double qui a la capacité de renverser deux wagons à la fois sans les détacher. Le train de 120 wagons est vidé de son contenu en moins de deux (2) heures.
Une puissante roue-pelle de dernière génération prend à la suite la relève, pour la manutention du minerai à une vitesse de 45 000 tonnes par heure.
Et en dernier ressort, les convoyeurs (tapis roulants) transportent la bauxite jusqu’au chargeur de barges.
Ces barges, prennent la mer pour procéder à un transbordement à 37 kilomètres de la côte, c’est-à-dire en eau profonde (…).
Tout ce processus est géré par des Guinéens compétents, à savoir Moussa Mara, directeur de la mine et Thierno Camara, responsable de la maintenance au port minéralier.
Des cadres qui bénéficient de l’appui de leurs collaborateurs pour mener à bien ce travail titanesque.
Respect des normes environnementales et sociales
Contrairement aux autres sociétés minières du pays, Guinea Alumina Corporation (GAC), a créé son propre barrage pour alimenter en eau la base vie, ainsi que la mine située à plusieurs kilomètres de là.
Le barrage est à proximité d’une rivière appelé « Thiouladjiwol ».
GAC a également fait en sorte que les eaux usées soient récupérées et réutilisées dans la production.
Tenez-vous bien ! La société ne s’est pas limitée à cela. Elle a construit un centre de traitement de déchets à une dizaine de kilomètres de la base vie de Tinguilinta.
Guinea Alumina Corporation, procède régulièrement aussi à la protection de faune, à travers la mise en place de caméras à maints endroits de la concession minière.
Quant à la flore, la réhabilitation ou la restauration des espaces utilisés est de rigueur.
A en croire d’ailleurs Mamadou Samba Barry, responsable de la biodiversité de GAC, leur programme de réhabilitation est basé sur l’utilisation «des espèces végétales originaires de la région et produites par notre propre pépinière locale».
Dans la zone portuaire, il a parlé de la création d’une ceinture de verdure autour de la plateforme de GAC, etc.
Domaine de l’emploi et de la formation (local)
La priorité d’embauche est donnée aux candidats issus des communautés directement concernées par le projet GAC.
C’est dans ce cadre que 150 jeunes Guinéens issus de ces communautés ont été formés dans des métiers fortement sollicités. Parmi ceux-ci, beaucoup travaillent désormais pour GAC.
En prenant le pourcentage, on dénombre 81% de Guinéens, dont 64% de personnel cadre dans l’effectif de GAC.
Cette façon de faire est à la base de la naissance d’un mot particulier « La guineisation ».
Contenu local
Selon des chiffres de 2018, fournis par la société, 49 millions de dollars ont été dépensés auprès de fournisseurs locaux.
Dans la même année, GAC a appuyé les communautés dans la production de vivres. Ainsi, la société a amélioré de 400% la production de riz par hectare…
Projet de montée en puissance
2020 est l’année des défis pour GAC, car elle ambitionne d’atteindre une vitesse de croisière de plus de 13 millions de tonnes par an.
Toutefois, la société devra surveiller de très près l’environnement des affaires pour contrôler les coûts de production, afin d’éviter de tourner à perte.
Doura, envoyé spécial à Tinguilinta
S’agit il de fer ou de bauxite? Une relecture de votre article vous aurait épargné de telles coquilles.