La situation reste très alarmante sur place en ce moment. La zone fait partie des 13 districts de la sous-préfecture de Bangouya qui sont impactées par les eaux du barrage hydro électrique de Souapiti.
Située à 17 km de la sous-préfecture de Bangouya, Tenè Warkhalan est difficile d’accès à cause des eaux. La seule piste d’accès est dégradée. Les populations affirment qu’elles sont déboussolées par les séismes qui sont devenus cycliques. Comment faire face à cette situation ? Les habitants n’ont pas de réponse à cette question. Leur seul espoir reste le gouvernement qui devrait prendre toutes les dispositions pour éviter le pire.
Sur les lieux, où un soleil de plomb accueille les visiteurs, tout semble s’arrêter. Rien ne bouge, un silence de cimetière règne. Les maisons ne peuvent plus tenir, d’autres ont cédé, les fissures sont visibles partout sur les murs qui tiennent encore. La famine gagne du terrain, en raison du manque de terres cultivables. Les habitants dorment à la belle étoile de peur que les maisons ne s’écroulent sur eux. C’est la triste réalité dans ce district ou vivent plus de 1 500 âmes.
Le président du district de Téné Warkhalan ,Salif Sylla est inquiet.
« Nous sommes fatigués, les tremblements de terre datent du mois de janvier et le cas de mardi et mercredi était très violent. On a vu des fissures sur le sol. Quand il s’est produit, la panique était totale même les animaux couraient dans tous les sens. Actuellement nous dormons à la belle étoile, on a peur de dormir dans nos maisons. Si l’Etat peut nous aider à quitter ici ça serait mieux. Qu’on nous dise qu’est-ce qu’on doit faire au cas où nous devons rester. D’ailleurs, les eaux ont envahi nos terres. Nous avons faim et voilà que les séismes nous fatiguent. On ne sait plus quoi faire. Nous demandons à l’Etat d’agir, le plus vite serait le mieux », déclare le président du district qui ne peut qui s’en remet à la volonté divine.
Mamadouba Camara, un autre habitant renchérit.
« Les séismes sont devenus un réel problème chez nous ici, presque tous les jours nous subissons les conséquences. Nos maisons ne tiennent plus. Parfois, on cherche des appuis avec les bois pour ne pas que nos maisons s’écroulent. L’état doit revoir ce problème. Une équipe était passée ici mais depuis, rien. On dit que l’épicentre c’est à Lamban Foula, ce secteur fait parti des 5 que compte Tenè Warkhalan, nos parents de Conakry, Kindia et nos ressortissants nous disent de quitter, mais nous où allons nous partir avec nos familles ? C’est ici que nous connaissons. Que Dieu nous vienne en aide. Nous sommes complètement perdus. On craint le pire. Pour le moment ce sont des maisons, mais qui sait ce qui peut venir après ? », a dit ce citoyen qui a l’air perdu.
Non loin, dans un autre secteur à Madina Djan situé à 7 km de Bangouya, le président Alpha Amadou Diallo raconte.
« Nous vivons la peur au ventre, ce n’est pas facile, on doit subvenir aux besoins de nos familles mais on fait face à une calamité naturelle. Tout ce que nous demandons, c’est que l’Etat nous vienne en aide. C’est tout. Sinon on ne peut rien faire », a-t-il dit.
Siba Toupouvogui de retour de Tenè Warkhalan pour Mosaiqueguinee.com