Ces derniers temps, de nombreux détenus ont été évacués d’urgence à l’hôpital Ignace Deen pour des soins. C’est d’ailleurs devenu le quotidien des patients et gardes pénitentiaires, qui débarquent dans ce centre hospitalier universitaire (CHU), en toute précipitation, quand besoin se fait sentir.
Un état de fait qui soulève le débat sur les conditions de détention en Guinée. Mais, cela ne surprend guère les défenseurs des droits humains.
« Ce n’est qu’un secret de polichinelle que les conditions de détention sont extrêmement difficiles, elles ne répondent pas aux normes. D’abord, il y a la problématique de surpeuplement carcéral. C’est une maison d’arrêt qui a été construite pour une capacité de 300 à 400 détenus environ, aujourd’hui nous sommes à plus de 1000. Le deuxième aspect, ce que l’infirmerie de la maison centrale souffre de capacités humaines par rapport à toutes les maladies que les détenus pourraient contracter, mais aussi et surtout le manque d’approvisionnement de produits en quantité et en qualité. Les multitudes évacuations des détenus prouvent à suffisance qu’il n’y a pas de soins de santé appropriés, au niveau de cette infirmerie. On parle d’ailleurs d’un infirmier pour tous ces détenus », a déploré d’entrée de jeu Mamadou Kaly Diallo au micro de mosaiqueguinee.com, ce mercredi 28 juillet 2021.
Pour cet activiste, il est impérieux de respecter la dignité de la personne humaine même lorsqu’elle est en conflit avec la loi, comme l’exige la déclaration universelle des droits de l’Homme ratifiée par la Guinée.
« Un prisonnier encore une fois ne doit être privé que de la liberté d’aller et de venir. Il a droit à toutes les autres libertés fondamentales, y compris le droit à des soins de santé appropriés », a-t-il rappelé.
Hadja Kadé Barry