« Si Nanfo veut, il peut prier en Chinois. Je dois respecter ses droits ». Ces propos du ministre de la justice et des droits de l’homme, tenus devant le grand Imam de Kankan, sonnent comme une déclaration de guerre chez les autorités religieuses de la localité, qui ont d’ailleurs qualifié ses propos d’excessifs, au cours d’une réunion ce jeudi.
Pour le principal concerné, le garde des Sceaux n’a fait que rendre les autorités religieuses de Kankan à l’évidence, en le rétablissant dans ses droits. Ismaël Nanfo Diaby a apprécié à juste titre les propos de Charles Wright, qui s’est appuyé sur la vocation laïque du pays, pour faire savoir au grand Imam Elhadj Karamo Bangaly Kaba que le fait qu’il prie en N’Ko n’engage que lui.
« Le ministre de la justice leur (les autorités religieuses) a juste montré ce que c’est que la loi dans ce sens. Comment chacun est libre dans l’exercice de sa foi religieuse en Guinée. Le ministre leur a fait savoir que si nous prions dans nos langues que cela n’engage que nous, que cela reste entre Dieu et nous. Mais que cette foi religieuse que nous avons ne soit pas source de violences et de conflits entre la communauté. Le ministre a aussi indiqué que cette loi ne se limite pas seulement à nous qui prions dans notre langue, mais qu’elle est aussi valable pour toute autre personne »,a expliqué celui qui prie prêche et prie en Maninka.
Dans ce bras de fer avec le grand Imam, Nanfo a salué le fait que le magistrat ait rappelé que ce n’est pas la loi islamique »Charia » qui est appliquée en Guinée, ce, en réaction à un pan de sa discussion avec le l’imam qui a affirmé que si c’était à la Mecque, on aurait exécuté Nanfo, à cause de sa confession religieuse.
«On a vu que le grand imam a affirmé que si nous étions à la Mecque, que notre acte, nous qui prions dans nos langues, on allait être exécutés. On a vu que le ministre leur a montré la loi dans ce sens aussi en expliquant que nous n’étions pas à la Mecque, mais en Guinée. Que si on tue quelqu’un pour sa confession religieuse, on finira sa vie en prison »,a-t-il indiqué.
Même si beaucoup s’accordent à dire dans le Nabaya que Charles Wright ait pris fait et cause pour le prédicateur, ce dernier assure ne l’avoir jamais connu.
AlhassaneFofana