Partis à un voyage de noce au lendemain du coup d’État du 05 septembre dernier, le CNRD et le FNDC pourrait mettre fin à leur mariage de circonstance. Et pour cause, la nomination de Dr Mohamed Ibn Chambas, envoyé spécial par la CEDEAO le dimanche 07 novembre, à l’issue du troisième sommet extraordinaire de l’organisation sous-régionale à Accra au Ghana, consacré à la Guinée et au Mali.
La désignation du diplomate Ghanéen pour faciliter le dialogue entre les différents acteurs de la transition, semble être la première pomme de discorde entre le FNDC et la junte militaire au pouvoir.
Pourtant recommandée par le front anti-troisième mandat, à l’issue de sa mission de diplomatie citoyenne dans l’espace CEDEAO, la nomination d’un envoyé spécial n’est pas bien accueillie par le nouvel homme fort de Conakry. Colonel Mamadi Doumbouya juge » inopportune et non urgente » cette désignation même s’il reste cependant, disposé à recevoir des missions ponctuelles de la CEDEAO dans la capitale guinéenne pour travailler avec le gouvernement sur les axes d’accompagnement de l’institution sous-régionale en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel normal.
Critiqué pour sa gestion des différentes crises que la Guinée a connues par le passé, Dr Ibn Chambas quoique controversé ne serait donc pas le problème aux yeux des putschistes mais la nomination d’un émissaire spécial pour trouver une solution à une crise qui n’existe pas à ce stade de la transition.
C’est donc dire que la première véritable épreuve de force du couple CNRD-FNDC vient d’être engagée dans un contexte où il n’y a aucune possibilité de discussion ou de négociation entre les autorités et les différents acteurs de la transition. Il faut espérer qu’elle ne conduise au divorce !
Mohamed Bangoura