C’est un viol collectif qui fait grand bruit à N’zérékoré et suscite depuis quelques jours, une vague d’indignation et de colère.
La victime, une élève en classe de 4ème année à subi un viol collectif le 7 janvier 2021 à Ouleouon, un secteur du district de Fozou, tous relevant de la sous-préfecture de Womey en Guinée forestière.
Alors qu’aucune poursuite n’a été engagée contre les auteurs de cette grave infraction, c’est ce lundi 01 février 2021 qu’elle a été révélée par la presse locale.
Rencontrée, La victime sous le choque se souvient de ses agresseurs dont son cousin Yohé Goumou.
» J’ai été chercher du bois en brousse et c’est en cours de route que j’ai rencontré Mania qui m’a proposé de cheminer avec lui. C’est ainsi je l’attendais sous un goyavier. Il est venu et m’a dit d’aller l’attendre de l’autre côté de la routqe. Arriver là-bas, j’ai rencontré un groupe de jeune du village qui se droguait. Il m’ont entouré et m’envoyer de force en bousses. Prise de peur, j’ai été menacée de mort. C’est ainsi, il m’ont violenté pour me violer à tour de rôle « , a expliqué la victime qui n’a bénéficié jusque-là d’assistance médicale adéquate.
Yohé Goumou, Namo et Hokpa Haba sont les présumés violeurs âgés de plus de 20 ans et vaquent librement à leurs occupations depuis près de deux mois.
» On nous a menacé de se taire sur l’affaire au risque de subir un embargo du village qui est surtout l’interdiction d’accès au poste de santé et à l’eau potable « , dira un membre de la famille.
Selon le chef secteur, les leaders coutumiers ont imposé une sanction communaitaire aux présumés violeurs, celle liée au payement d’une amende de trois millions chacun, soit neuf millions de francs guinéens.
Ce montant au lieu de servir pour la prise en charge médicale de la victime, est prévu pour l’investissement communautaire notamment, l’achat de tôles pour l’école primaire du village.
Face aux pesanteurs sociales et les menaces du village, les parents d’Agathe Goumou sont réduits au silence et vont devoir s’occuper de la fille à leurs propres frais.
L’ONG Humanitaire pour la Protection de la Femme et de l’Enfant s’est saisie du dossier. Elle menace à son tour de porter plainte contre les autorités locales de Womey pour » leur silence coupable et leur complicité face à ce crime « .
Alexis Kolié