« Volontairement, ils veulent saboter le commerce et ils ont fait exprès de fermer. Ça ne va pas marcher avec nous».
C’est sans doute la sortie médiatique de Moriba Albert qui suscite une vague de colère et d’indignation dans la capitale de la région forestière.
Après une descente jeudi dans le grand marché où il a ordonné le marquage des lieux de ventes encore fermés, Moriba Albert Délamou exige aux commerçants d’ouvrir leur boutiques au risque de perdre leurs places dans le marché.
« Je ne sais pas pour quel objectif ils ont fermé mais ils doivent au moins informer la mairie, la chambre de commerce ou l’administrateur du marché. On leur donne 24 heures, si le lendemain comme aujourd’hui, les tables ne sont pas occupées, on va redistribuer la place à d’autres personnes», a averti le maire sur un ton ferme.
Depuis le pillages des boutiques et magasins lors des dernières violences post-électorales, ce sont plusieurs lieux de vente qui restent fermés, paralysant ainsi les activités commerciales. Les commerçants en colère dénoncent l’indifférence des autorités face aux actes de vandalisme.
« Onne se sent pas en sécurité. Ils ont laissé les gens voler nos biens, et ceux qui ont été arrêtés ont recouvré leur liberté. Dans ce climat d’insécurité on ne peut pas ouvrir comme ça. La décision du maire est une insulte contre nous les commerçants», a réagi Sow Mamadou Sadio.
La chambre régionale du commerce quant à elle, impute aussi toute la responsabilité des derniers pillages aux autorités communales. Son président Makan Camara estime que « la maire n’a pas respecté son engagement, celui de protéger les commerçants et leurs biens »
Depuis cette déclaration, rien ne va plus entre le leader du commerce régional et le maire de la commune. Si l’un condamne «un manque d’efforts » dans la sécurisation des marchés,l’autre dénonce «une usurpation de titre».
Alors que les guinéens attendent les résultats définitifs de l’élection présidentielle du 18 octobre, plusieurs commerçants de N’zérékoré craignent d’éventuelle violences et sont décidés à tout fermer jusqu’à un retour à la normale.
Alexis Kolié