L’opposant est de fait enfermé dans sa résidence de Kampala depuis la présidentielle du 14 janvier dernier. Des militaires encerclent son domicile. Bobi Wine, qui a défié le président Museveni lors de ce scrutin et qui rejette d’ailleurs sa réélection, devrait théoriquement pouvoir retrouver dans la journée sa liberté de mouvement.
Le porte-parole de la police ougandaise, Fred Enanga, affirme que les forces de l’ordre vont quitter les alentours de la maison de l’opposant à Magere, au nord de Kampala. Mais la police continuera sa surveillance, afin de s’assurer du respect de la loi, et notamment des règles édictées pour éviter la propagation du Covid-19.
Le leader de l’oppositionest surtout soupçonné de vouloir mobiliser ses supporters contre le gouvernement pour contester les résultats présidentiels. C’est la raison d’ailleurs évoquée par la police pour justifier sa «détention préventive». Mais, la Haute Cour de Justice a rejeté cet argument, estimant que la détention de Bobi Wine était «illégale».
Selon Joel Ssenyonyi, porte-parole de la Plateforme d’unité nationale, le parti de Bobi Wine, les forces de l’ordre bloquaient encore le domicile de l’opposant dans la soirée de lundi, alors que la Haute Cour demandait sa libération immédiate.
C’est une première victoire pour Benjamin Katana, l’un des avocats de Bobi Wine, mais le combat n’est pas encore terminé selon lui. En effet, les avocats de Bobi Wine ne sont pas entièrement satisfaitsaprès cette décision. Ils craignent d’autres mesures encore plus restrictives, comme l’explique maître Benjamin Katana : «Nous avons reçu des informations selon lesquelles les autorités prévoient de faire arrêter Bobi Wine aussitôt après sa libération et de l’accuser d’autres infractions et de le mettre en détention provisoire. Le but c’est de le mettre hors de circulation pendant un certain temps.»
Car il ne reste plus beaucoup de temps à Bobi Wine pour déposer son recours. L’échéance est fixée à ce vendredi. En plus, son parti, La Plateforme pour l’unité nationale, rencontre des difficultés pour rassembler les preuves de fraude électorale. Selon l’avocat de Wine, les locaux du parti ont été encerclés par la police, plusieurs observateurs électoraux ont été arrêtés et les procès verbaux confisqués.
RFI