Les Guinéens, quoique résignés, ont cependant du mal à se convaincre de la sincérité de leurs autorités. Surtout quand celles-ci font dans la mauvaise pédagogie pour justifier le manque de carburant.
Les arguments s’avèrent captieux. En font foi les promesses pour un retour très rapide à la normale qui restent illusoires.
En effet, les activités économiques en sont profondément affectées. Le quotidien de survie des citoyens aussi. Et c’est la paupérisation qui risque sans doute d’être accentuée.
Tout cela parait normal pour des autorités, qui sont plutôt préoccupées par la mobilisation des acteurs politiques autour d’un dialogue à l’issue incertaine.
Le paradoxe, c’est l’indifférence du Colonel-Président, en tout cas ça a tout l’air. Lui qui est d’ordinaire prompt à taillader les têtes de ceux qu’on soupçonne de mauvaise gestion, hésite à égratigner la chaîne de commandement des autorités en charge de la gestion du carburant. Mieux, même pas une petite interpellation. Peut-être que le patron du pays, lui aussi, s’est convaincu ou a été convaincu que le problème devrait arriver inévitablement.
Ce dont il s’agit, c’est la réforme qui fait désormais de l’Etat, l’importateur exclusif des produits pétroliers. Ce qui laisse planer d’éventuelles inquiétudes quant à la capacité du même État à mobiliser les devises nécessaires à chaque opération, ou offrir des garanties aux fournisseurs.
Il est évident que malgré ces signaux inquiétants, les autorités du secteur ont manqué d’anticipation pour parer à ce que les Guinéens subissent depuis une semaine, aussi bien dans leurs activités quotidiennes que par rapport à l’image écornée du pays. Mais quand on ne risque rien, on ne fait plus d’effort. Même si dans le cas présent, on peut soupçonner aussi l’incompétence
Face à cette réalité, et redoutant une complaisance vis à vis de ce service de la part du sommet, il est préférable de reporter nos espoirs vers les mosquées et les églises. Car il ne reste plus que l’Eternel pour aider à remplir nos cuves en carburant.
Mognouma