L’Article 39 de la Loi/L/2019/0027/ AN Portant statut général des agents de l’État promulgué le 7 Juin 2019 stipule : « Tout Agent de l’État admis à faire valoir ses droits à la retraite perd d’office le droit d’appartenir à une organisation syndicale des Agents de l’État »
ANALYSE :
1-À chaque fois qu’on lit les décrets à la télé, on parle toujours de prorogation des lois nationales. Donc la Loi 0027 est en vigueur.
2- On ne peut pas mettre les Agents de l’État à la retraite et entretenir des relations de travail avec des syndicalistes à la retraite ( Incohérence). Il n y a pas un employé supérieur à un autre.
3- Celui qui n’est plus en activité ne peut plus parler au nom de ceux qui sont en activité. Il faut être travailleur pour connaître les problèmes des travailleurs et les défendre .
4- Un syndicaliste à la retraite peut créer un syndicat des retraités pour défendre leurs pensions et parler des maisons de retraite et autres protections sociales. Il est un retraité au même titre qu’eux. Donc ils ont les mêmes problèmes. En France , dès qu’un syndicaliste doit partir à la retraite en Décembre, il démissionne de son poste de syndicaliste en septembre et on procède à son remplacement provisoire par un syndicaliste en activité jusqu’au congrès électif prochain.
5- On ne peut pas être un Ministre d’un gouvernement qui parle de refondation de l’État et entretenir des relations de travail avec des syndicalistes à la retraite. La refondation de l’État ne se limite pas seulement aux membres du gouvernement et de l’administration publique mais s’applique à toutes les institutions sociales et politiques . Car on ne peut pas faire son temps , le temps de ses fils et de ses petits-fils. Il faut savoir partir. Il faut savoir quitter les choses avant que les choses ne te quittent. Nul n’est indispensable.
Le CNRD est très formel là-dessus. La loi s’applique à tout le monde. Elle est générale , impersonnelle et a une valeur contraignante.
Il revient au Ministre du travail et de la fonction publique Monsieur Julien Yombouno de tirer toutes les conséquences qui s’imposent de droit en faisant appliquer l’esprit et la lettre de la Loi L 0027.
Ensemble luttons contre la sédentarisation dans tous les secteurs de la vie nationale. Prônons l’alternance en démocratie politique tout comme en démocratie sociale.
Surtout que les retraités de la CNTG avaient pris part à l’atelier d’élaboration et de validation de cette loi en 2019 au jardin du 2 octobre précisément le Camarade Ba Pathé Diallo , retraité lui aussi, chargé des conflits et négociations avant son vote , son adoption par les députés de la 8e législature qui était présidée par l’honorable Claude Kory Kondiano et sa promulgation le 7 juin 2019 par le président professeur Alpha condé. Ils ont été pris à leur propre piège. Donc ils doivent s’assumer. On ne peut pas vouloir d’une doctrine et renoncer à ses principes.
Le Ministre Yombouno en prenant part à ce congrès électif de la CNTG prévu du 24 au 26 février 2022 sera en porte à faux avec l’esprit et la lettre de la Loi L 0027 , précisément son article 39 mais aussi et surtout avec la politique de refondation de l’État du CNRD qui considère la justice (le respect des lois) comme la boussole qui orientera chaque citoyen guinéen.
Aujourd’hui le mouvement syndical guinéen est évanescent, déliquescent, moribond et dysfonctionnant. Les travailleurs locaux sont licenciés et maltraités dans les sociétés minières et dans les industries sans que les centrales syndicales dirigées par ces retraités ne haussent le ton parce qu’ils défendent leurs petits intérêts avec les patrons au détriment des intérêts matériels et moraux de ces misérables travailleurs. Depuis le déclin de la période dorée du mouvement syndical guinéen dirigé à l’époque par le tandem Feu Docteur Ibrahima Fofana et Hadja Rabiatou Serah Diallo, ces centrales n’ont déclenché qu’une seule grève stérile en 2018 en collaboration avec les forces sociales pour le maintien du prix du litre à la pompe à 8000 GNF. Cette grève continue sa course dans le vide. Elle n’est ni suspendue, ni levée. Aucun GPS du monde si performant soit-il ne peut le localiser.
Actuellement, ils sont en train de s’auto-désigner dans les conseils d’administration des institutions sociales notamment : la CNSS (la caisse nationale de sécurité sociale) la CNPSAE (Caisse nationale de prévoyance sociale des agents de l’Etat) et L’INAMO (l’institut national d’assurance maladie obligatoire) dans lesquelles les salaires mensuels varient de 15 à 25 millions . Histoire de s’offrir des retraites dorées sur le dos des pauvres travailleurs qui ne savent plus à quelle sainte centrale se vouer dorénavant. Il revient à l’État de s’assumer et de sortir de la peur selon laquelle ils peuvent déstabiliser l’administration publique en cette période de transition. Ils n’ont plus la confiance des travailleurs qui ne se retrouvent plus dans leur combat. Ce sont des lions en carton.
Pépé Michel Balamou