Comme réclamé par le groupe des 58 partis politiques, le procureur près la Cour d’Appel de Conakry vient d’annoncer une procédure judiciaire contre Alpha Condé et de nombreux anciens cadres du pays, pour les crimes de sang commis sous son magistère.
Cette décision est saluée par le Secrétaire Général de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, dont le parti est membre de cette coalition.
Aliou Condé promet d’ailleurs que toutes les dispositions seront prises, afin de veiller au respect scrupuleux de la procédure.
« Nous avions réclamé dans le cadre du G58 que les crimes de sang soient examinés, il n’est pas à nous de décider qui est coupable et qui ne l’est pas. Nous avons dit que du sang avait été versé, des guinéens sont morts pour des causes et qu’il était normal que notre justice s’intéresse à cette question. À partir du moment où la justice dit s’intéresser à la question, nous disons ok, nous restons vigilants pour suivre comment le dossier va être traité, parce que le fait n’est pas d’initier le dossier seulement, mais c’est de savoir comment ce dossier va être traité et quels sont les éléments qui vont être pris en compte dans l’analyse et dans l’appréciation des faits et gestes pour aboutir à des décisions », a-t-il rassuré.
Dans cette affaire, le procureur Charles Wright a précisé que les initiateurs de manifestations vont aussi être poursuivis. La réponse de ce cadre du principal parti d’opposition est sans équivoque à ce propos.
« À notre avis cette question sera réglée par les tribunaux à partir des lois de la République. Est-ce que nous avions le droit de manifester ? Maintenant si on veut utiliser cette arme pour dire que manifestants, bourreaux et victimes sont tous coupables, je pense que la justice nationale et celle internationale vont se prononcer », a-t-il tranché dans l’émission Mirador, ce jeudi 05 mai 2022.
Hadja Kadé Barry