Alors que la coalition nationale des professionnels de santé déplore la non tenue du congrès de l’ordre national des médecins de Guinée, le président dudit organe s’est longuement expliqué au micro de mosaiqueguinee.com, ce mardi 26 octobre 2021.
Pr Hassan Bah, chef service de la médecine légale au CHU Ignace Deen, par ailleurs vice-président de cette organisation de moralisation qui assure au même moment les fonctions de président, a dans un entretien accordé à notre rédaction confié que l’initiative de renouvellement du conseil de l’ordre relève du département de tutelle.
Ce médecin légiste de renom rappelle que le dernier congrès de l’ordre date de l’an 2016, lorsque Abdourahmane Diallo était à la tête du ministère de la santé, sous la gouvernance Condé.
« Ce n’est pas au président de l’ordre de convoquer les électeurs, pour dire que je veux organiser le congrès, pour renouveler le conseil de l’ordre. Il faut que cela soit clair. Il appartient au ministère de la Santé d’organiser ce congrès. S’il y a dix (10), vingt (20) ou trente (30) ans que je n’ai pas organisé ce congrès, c’est le ministère de la santé. Alors, s’il y a une personne ou entité à s’adresser pour le renouvellement du conseil de l’ordre, il s’agit bien du ministère de la santé. Lorsqu’on vous dit qu’il y a seize (16) ans ça me fait rire. Le dernier congrès de l’ordre s’est tenu en octobre 2016, pendant que le Dr Abdourahmane Diallo était ministre de la santé, ça s’est passé au palais du peuple. Le professeur feu Naby Daouda Camara avait présidé la séance et c’est en ce moment qu’on a renouvelé le conseil de l’ordre. Je n’ai jamais été président de l’ordre. C’est par la force des choses que je me suis retrouvé devant. Même le dernier congrès de l’ordre des médecins, c’est le professeur Ibrahima Baldé de la clinique mère et enfant qui a été élu président de l’organisation. Et le Pr Hassan Bah que je suis a été élu vice-président de l’ordre, mais si mon doyen est empêché pour des raisons de santé vous voulez que je croise les bras? Non! Voilà comment je me suis retrouvé au devant de la scène, pour assurer les fonctions de président de l’ordre, parce que je ne pouvais pas laisser le navire chavirer. Maintenant, si le ministère de la santé n’organise pas le congrès qu’est-ce que je peux faire en tant que vice-président ou président? Je vous rappelle qu’à chaque fois il y a eu un ministre de la santé, je suis venu plaider pour le renouvellement de l’ordre. Ce n’est pas parce qu’ils ne l’ont pas fait, que je vais dire je n’en veux plus et trahir la confiance de mes pairs », a-t-il précisé dans une interview avec mosaiqueguinee.com.
Selon le professeur Hassan Bah, il fait partie des plus jeunes présidents des conseils de médecins dans la sous-région.
Pour ce professionnel de santé, la gestion de l’ordre des médecins est une grande expertise. Il invite donc la nouvelle génération à se rapprocher des doyens, en vue d’assurer la relève.
« S’il y a élection demain je ne serai pas candidat. Il serait mieux de s’organiser pour voir dans quelle mesure on peut renouveler l’organe de moralisation, dans le respect de la déontologie médicale. Et s’ils sont élus à la base, ils (les jeunes) peuvent venir acquérir de l’expérience et peut-être un jour, ils seront présidents », a-t-il invité.
Hadja Kadé Barry