Selon le fonds des nations unies pour l’enfance, près de 40% des enfants en Guinée ne sont pas scolarisés.
Pourtant l’éducation est un des droits fondamentaux reconnus, par la déclaration universelle des droits de l’Homme.
Joint à cet effet par notre rédaction, Aboubacar Mandela Camara a apporté des précisions sur les raisons de ce taux de non scolarisation, jugé élevé dans le pays.
« Il faut souligner que depuis longtemps, on a mis l’accent sur l’éducation primaire et, on a oublié le pré-primaire, ce qui fait que quand vous prenez le taux de scolarisation au primaire, il est très élevé. On a dépassé les 90% du taux brut de scolarisation. Malheureusement, au niveau du préscolaire, nous sommes à moins de 25%, et vous constaterez que sur l’ensemble du territoire national, il n’y a que deux établissements d’enseignement préscolaire public. C’est le jardin 02 octobre, c’est Jean-Paul II sur l’ensemble du territoire national, après plus de 60 ans d’indépendance. Donc généralement surtout en zone rurale, le taux de scolarisation au primaire surtout dans les zones minières fait défaut. Un autre problème est que, vous constaterez que le taux d’abandon au primaire est très élevé, c’est pour cela l’UNICEF a parlé d’enfants de 05-16 ans. Donc, il y a beaucoup d’enfants qui se retrouvent non scolarisés, et d’autres aussi même s’ils sont scolarisés, ils abandonnent les études », a regretté ce consultant en éducation, au micro de mosaiqueguinee.com.
Pour cet enseignant chercheur, la Guinée a hérité d’un système d’enseignement colonial, qui peine encore répondre aux besoins des populations.
« Quand vous prenez actuellement le préscolaire en Guinée, 86% de l’offre éducative au préscolaire sont dominés par le privé. Et vous savez que le privé n’est pas accessible à tous. Ça aussi c’est en zone urbaine notamment : à Conakry. Le taux de pré scolarisation à l’intérieur du pays par endroit, c’est moins de 10%. Le système éducatif guinéen est mauvais. Quand vous prenez la gouvernance de ce système, même la façon dont on gère les écoles c’est mauvais », a-t-il asséné.
Rendre obligatoire l’éducation pré primaire en Guinée et revoir le système de financement des partenaires, en vue d’évaluer l’impact des fonds alloués par les partenaires sont entre autres des pistes de solutions à cette problématique, selon Aboubacar Mandela Camara.
Hadja Kadé Barry