Alors que la préservation de l’environnement est au centre de toutes les préoccupations dans le monde, la gestion de certains déchets dangereux échappe malheureusement au contrôle des autorités dans plusieurs Etats africains, notamment la République de Guinée.
Ces déchets ne sont autres que les résidus des équipements électriques, électroniques et des pneumatiques qui sont de plus en plus importés de nos jours en Afrique. Ainsi, compte tenu de l’accélération du taux de modernisation des foyers en Afrique, nous assistons à une course effrénée à l’achat des équipements électriques et électroniques afin de bénéficier des effets positifs de la modernité et de la mondialisation. Il n’est pas rare de voir une télévision, un frigidaire, un climatiseur, des téléphones portables, des ordinateurs, etc. dans nos foyers. Mais malheureusement, il est difficile de penser au processus par lequel, les importateurs et les consommateurs procèdent au recyclage des ces équipements qui envahissent nos foyers de tous les jours.
Par ailleurs, l’accroissement du nombre de véhicules dans les villes africaines amène également une augmentation sans précédent du nombre de voitures et de camions dans nos villes. Il est estimé un niveau de 600 véhicules qui circuleraient dans nos villes guinéennes. Un chiffre de 12 000 camions est estimé en République de Guinée. Chacun de ces véhicules ou camions neufs ou usagés possèdent tous des pneus que nous achetons et jetons sans penser au processus de recyclage adéquat.
Cependant, après usage de ces équipements, les pays africains ne disposent pas d’usines de recyclage pour récupérer les résidus afin de produire des matériaux comme du fer en prenant le cas des pneus à travers lesquels il est prouvé la possibilité de récupérer le caoutchouc. De l’or et d’autres matériaux peuvent également être récupérés des téléphones et des ordinateurs que nous jetons dans la nature.
En Guinée par exemple, les pneus usés, appareils électriques ou électroménagers se retrouvent automatiquement dans la nature (décharges, forêts rues, mer), avec tous les risques que cela représente pour la santé des populations, mais aussi la préservation de l’écosystème.
Un pneu usé jeté dans la nature peut faire au moins 50 ans avant de se détériorer complètement. Ce même pneu jeté dans la mer, peut être mangé par les poissons qui finissent sans souci sur la table des consommateurs dans nos foyers ou de nos restaurants. C’est à peu près la même chose pour les déchets issus des équipements électriques et électroniques.
Une enquête publiée par un journal international au début de ce mois, établie qu’entre 2018 et 2019, 138 transferts illégaux de déchets dangereux avaient été effectués de Tenerife, en Espagne vers des pays africains, notamment la Guinée, le Sénégal, le Ghana, la Gambie, le Togo, le Benin, la Sierra Léone, ou encore le Nigéria.
Les autorités des pays dits développés ont déjà commencé le processus de sensibilisation et de répression des acteurs de mauvaise foi. Ainsi, la Garde Espagnole a frappé fort en procédant en juillet 2020 à l’arrestation de 34 personnes pour le Traffic de 2 500 tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques.
Ce qui dénote donc de l’urgence pour la Guinée de se doter de moyens adéquats pour pouvoir lutter contre cette pollution de l’environnement.
Une croisade qui passera forcement par la mise en place d’un cadre approprié de gestion des déchets issus des équipements électriques, électroniques et pneumatiques.
Et pour cela, il faut premièrement prélever des montants sur un certain nombre d’articles neufs ou usagés importés en République de Guinée. Une mesure qui, selon nos informations est en phase d’être expérimentée par le Ministere de l’Enviroonement, des Eaux et Forets conformément aux dispositions de la Convention de Bale ratifée par notre pays en 1992.
Ensuite, reverser ces montants à l’Etat, afin que la collecte des déchets des équipements électriques, électroniques et pneumatiques soit effectuée. Il s’agit d’une nouvelle fiscalité dénommée ‘’Eco-Redevance’’. Elle conssite en l’anticipation de la prise en charge ultérieure des couts liés aux travaux de collecte et de recycagle immédiat.
Et enfin, mettre en place une nouvelle filière de recyclage en Guinée permettra à coup sûr de créer de l’emploi pour nos concitoyens. Ceci permettra également de filiariser les PME’s locales afin de les professionaliser graduellement les acteurs locaux notamment dans les secteurs minier, energétique et de la téléphonie par exemple.
Il est également possible d’impliquer la société civile afin d’accentuer le processus de sensibilisation et d’appropriation de cette nouvelle filiére de recycagle des équipements electriques, electroniques et des pneumatique dans notre pays.
Dans ce cas, il est temps pour nous importateurs et consommateurs de produits électriques, electroniques et des pneumatiques de songer au recyclage de ces articles afin de préserver notre environnement de tous les jours.
Abdourahamane Diallo