À l’image des autres prisons du pays, la maison centrale de Faranah est frappée par un surpeuplement carcéral. Construit à l’époque coloniale pour un nombre réduit de détenus, elle compte de nos jours plus de 70 pensionnaires. Les visiteurs sont asphyxiés par l’odeur suffocante qui se dégage de la prison.
En séjour à l’intérieur du pays dans le cadre d’une mission d’inspection dans les juridictions du pays, le ministre de la justice et des droits de l’homme choqué de voir qu’après plus de soixante ans d’indépendance, des maisons d’arrêt sont encore dans des situations lamentables.
Charles Wright a surtout été sidéré d’apprendre que les gardes pénitentiaires n’ont aucune formation relative à la gestion des prisons et des détenus. A cela s’ajoute le manque d’identification personnelle des détenus
« Je suis révolté, sidéré. Depuis 1958 personne n’a pensé à la réglementation des établissements pénitentiaires nonobstant l’existence d’un décret, qui détermine l’organisation et le fonctionnement, les régisseurs qui sont là ne sont même pas formés. Il n’y a même pas de dossier individuel pour chaque détenu »,a-t-il déploré.
Du coup, il a instruit le procureur d’instance de se mettre en rapport avec le régisseur pour corriger toutes les failles qu’il a constatées.
A défaut «le régisseur sera poursuivi pour détention arbitraire. Les citoyens qui sont là ne sont pas des oubliés de la République. Ils sont en conflit avec la loi, mais il est important que leurs droits soient respectés. Je ne viens pas ici pour dénoncer seulement mais il faut corriger »,a fait savoir le garde des Sceaux.
Enfin, le ministre précise qu’il ne bougera pas d’un iota de Faranah sans que ces manquements ne soient corrigés pour le respect des droits des détenus.
Alhassane Fofana