Le procès des évènements du 28 septembre 2009 vient d’être renvoyé au tribunal criminel de Dixinn, à ce mercredi pour la suite des débats.
À la l’issue d’une journée marathon lors de laquelle il a fait son exposé préliminaire, répondu aux questions du président, du ministère public et de quelques avocats de la partie civile, l’accusé Paul Mansa Guilavogui qui comparait depuis le matin a sollicité un renvoi pour des raisons de fatigue.
Au cours de son interrogatoire, cet ancien militaire s’est montré coriace et ne veut entendre les propos le mêlant aux évènements du 28 septembre.
« Comment je peux connaitre être mêlé aux évènements du 28 septembre 2009 alors que je n’étais même pas à Conakry ? »,se demande-t-il.
Poursuivant, Paul Mansa a affirmé qu’il n’avait« de relations personnelles avec aucune personne du CNDD ». C’est pourquoi, soutient-il, il n’était pas « venu au camp Makambo pour porter main forte au CNDD ». Plutôt, il était« venu uniquement dans l’intention de bénéficier d’une promotion », comme beaucoup d’autres militaires à l’époque.
« Les tortures au camp Makambo, je l’ai dit et réitère que c’est Beugré qui était à la base. Même s’il était là, j’allais reprendre la même chose parce que c’est cela la vérité »,a-t-il lancé.
Pendant son séjour dans ce camp, Paul Mansa soutient mordicus qu’il« n’a jamais torturé quelqu’un ».
À la suite de la tentative d’assassinat perpétrée contre le capitaine Moussa Dadis Camara, Paul Mansa a laissé entendre qu’il a vu la mort en face.
« Seul Dieu m’a sauvé ce jour-là. Après qu’on ait tiré sur le président le 3 décembre, je suis parvenu à sortir. Alors retranché derrière la boite MLS, j’ai vu les militaires tiré un peu partout dans la rue. Ils ne cherchaient pas d’autres éléments, ils ne cherchaient que les éléments de Makambo. Pour eux, c’est nous qui avons tiré sur le président », a-t-il lancé.
L’accusé dira enfin que s’il «n’avait pas eu l’accident, il n’allait jamais venir à Conakry, à plus forte raison sollicité qu’on l’affecte au camp Makambo ».
MohamedNana Bangoura