Juste après les débats sur le fond, dans le procès ministère public contre l’ancien député uninominal de Dixinn, Aboubacar Soumah, la phase des plaidoiries et réquisitions a été automatiquement entamée.
Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public a laissé entendre que le procès dont il s’agit est loin d’un acharnement politique. Pour lui, c’est plutôt une question de justice sociale dans l’intérêt des justiciables.
Ainsi, il a demandé au tribunal de retenir le prévenu dans les liens de la culpabilité, en l’exemptant de toute peine résultant des faits qui lui sont reprochés, ce, sur le fondement de l’article 125 du code pénal. Cette disposition donne la possibilité à un tribunal correctionnel de déclarer un prévenu coupable d’un délit mais de le dispenser de toute peine, lorsqu’il s’est amendé, que le dommage qu’il a causé a été réparé et que le trouble résultant de l’infraction a cessé.
De leur côté, les avocats de la défense se sont offusqués des déclarations du représentant du ministère public, qui, à leur entendement, cherche tout simplement à se racheter. Pour eux, retenir Aboubacar Soumah dans les liens de la culpabilité et le dispenser de toute peine, est un paradoxe.
« C’est une honte, conduire quelqu’un en prison alors qu’il n’a rien fait. La chemise qu’on a brandie pour dire que Ahmed Camara a été victime de violences et que le bouton a sauté, devrait être mise sous scellé et présentée à l’audience », a-t-il déclaré, avant de demander au tribunal d’ordonner la relaxe pure et simple en faveur de leur client, sur le fondement de l’article 544 du code de procédure pénale.
A sa suite, Me Mohamed Traoré, a déclaré haut et fort que si l’universitaire n’est pas victime d’acharnement alors il est victime de tentative de musèlement. Plus loin il ajoute que leur client est aussi victime d’une médiatisation à outrance de la part de certains magistrats.
Et d’enfoncer le clou: «Ce à quoi on est en train d’assister, c’est le populisme judiciaire. Je voudrais dire quelle mouche a piquée le parquet de Mafanco ? Et comment les pickups se retrouvent à Matoto en un petit temps ? », s’est-il interrogé.
Pour lui, en agissant ainsi, le tribunal fait croire à l’opinion qu’il sert les médias alors qu’il veut servir d’autres causes.
« Dans cette affaire, il n y a ni menaces, ni violence volontaire et ce n’est pas la presse qu’on veut aider; on veut servir d’autres causes parce que les faits ne sont même pas constitués », a-t-il ajouté.
L’audience a été momentanément suspendue pour la mise en délibéré de l’affaire.
A suivre…
Alhassane Fofana