L’ex-directeur général de la caisse nationale de prévoyance sociale des agents de l’État (CNPSAE) Dr Fodé Cissé et son informaticien, Fodé Sirakahata Bangoura ont comparu devant les juges de la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), ce mercredi 1er juin 2022.
Les deux sont accusés pour des faits présumés de détournement de deniers publics et complicité au préjudice de l’État guinéen. La procédure porte sur un montant de plus d’1 milliards 300 millions fg destinés à 1178 pensionnés.
Peu après l’ouverture de la procédure, les avocats de la défense ont relevé des irrégularités notoires et flagrantes dans la procédure qui a été enclenchée contre leurs clients.
Selon Me Kpana Emmanuel Bamba, Dr Cissé et Sirakahata Bangoura n’ont pas reçu de convocation régulière. Mais qu’ils ont été appelés au téléphone par les officiers enquêteurs de la direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale (DCIJ-GN). Pire l’avocat soutient que leurs clients ont été soumis à des interrogatoires musclés qui se passaient parfois à des heures tardives.
L’avocat a aussi dénoncé la violation du délai de garde-à-vue: «Ils ont passé 12 jours de garde-à-vue a la DCIJ-GN », a-t-il dénoncé.
C’est pourquoi, ils ont invité la Cour à écarter dans la procédure en cours, le PV Nº 058 du 29 avril 2022 de l’enquêteur préliminaire, qui a été fait à l’insu des avocats des prévenus: « sans quoi le procès ne sera pas équitable. C’est un PV qui a été tenu en l’absence des avocats des prévenus et de façon musclée. Nous vous demandons M. Le président d’accéder à cette demande »,a-t-il sollicité.
De son côté, l’avocat de la partie civile a plutôt soutenu que les prévenus ont signé d’eux mêmes le PV de l’enquêteur préliminaire. A en croire le conseil de l’État, les avocats de la défense sont dans le dilatoire. C’est pourquoi il a sollicité de la cour, d’écarter d’un revers de la main les observations qu’ils ont soulevées.
Le parquet spécial abondera dans le sens. A l’instar de la partie civile, il a souligné que les manquements relevés sont infondés. En ce sens que les prévenus ont été entendus devant leurs avocats. Ainsi, il a demandé à la cour d’écarter cette demande et d’aller au fond du dossier pour dit-il gagner en temps.
A l’issue des différentes interventions, le président de la chambre de jugement de la CRIEF Alhassane Mabinty Camara a renvoyé l’affaire à l’audience du 15 juin prochain, soit après deux semaines, pour statuer sur les exceptions de nullité soulevées par les avocats de la défense.
A suivre…
Alhassane Fofana