Souvent taciturne face aux exactions commises dans le pays, le premier ministre guinéen parle enfin des tueries survenues lors du processus électoral de 2020.
En s’exprimant ce mercredi 21 avril dans l’émission » On refait le monde « sur les ondes du groupe Djoma Médias, Ibrahima Kassory Fofana a affirmé, que « les familles de victimes refusent de collaborer avec la justice, dans le cadre des enquêtes sur ces multiples crimes « .
Le premier responsable du gouvernement guinéen a d’ailleurs taxé cette opposition, » de vouloir empêcher toute manifestation de la vérité « .
Pour Mamady Kaba, le refus des victimes d’y coopérer témoigne d’un manque de confiance, entre les populations et l’État guinéen.
» Cela confirme largement les préoccupations que nous ne cessons d’exprimer depuis plusieurs années, à savoir la nécessité impérieuse de la mise en place d’une commission d’enquête indépendante et impartiale, pour faire la lumière sur les crimes, afin de mettre un terme à l’impunité qui gangrène notre pays. Nous faisons remarquer que cette crise de confiance évoquée de manière implicite par le premier ministre est due au fait que les familles de victimes soupçonnent l’État, d’être le commanditaire des atrocités, à travers certains éléments des forces de défense et de sécurité. Et elles se souviennent du mauvais tour que le CNDD du capitaine Dadis Camara leur a déjà joué, dans le cadre des événements du 28 septembre 2009 « , a-t-il estimé.
L’ancien président de l’INIDH invite le gouvernement » à tirer les conséquences de cet état de fait, en vue de faire triompher la vérité, sur ces différents massacres « .
Hadja Kadé Barry