Ce lundi 20 décembre, le nouvel Agent Judiciaire de l’État a fait réunir dans la salle d’audience du Tribunal de Première lnstance de Mafanco tous les magistrats de cette juridiction, c’est-à-dire aussi bien les magistrats du siège que ceux du parquet. Cette réunion a provoqué une perturbation au niveau de ce tribunal puisque les audiences qui s’y déroulaient ont été suspendues et les officiers de police judiciaire qui étaient venus pour déposer des procès-verbaux d’enquête ont dû attendre pendant toute la durée de la rencontre. On pouvait lire une certaine gêne sur le visage des avocats présents.
En effet, de mémoire d’avocat, c’était la première fois qu’un agent judiciaire de l’État imposait un tel exercice à des magistrats. Et très curieusement, tous les magistrats se sont réunis sagement dans la salle d’audience.
Selon certains avocats présents sur les lieux, cette réunion pourrait être perçue comme une manière d’influencer les juges dans les dossiers dont ils pourraient être saisis prochainement de la part de l’Agent judiciaire de l’État.
Ces avocats relèvent que l’Agent judiciaire de l’État est une partie à un procès. Il est contraire au principe de neutralité et de neutralité que des juges puissent parler de » collaboration » avec une partie à un procès.
Après sa sortie télévisée au cours de laquelle il a révélé les noms de personnes susceptibles de faire l’objet de poursuites judiciaires pour de présumés cas de détournement de fonds publics, voilà une autre qui risque de faire couler beaucoup d’encre et de salive.
Mohamed Bangoura