Le Premier ministre chef du gouvernement a décliné la semaine dernière, la politique générale du gouvernement devant la représentation nationale. Une première parce que cette fois, la déclaration a été suivie de débat. Quoique les élus n’aient cependant pas été d’une grande verve. Plutôt on s’en est rendu, bête comme chou, que la majorité jaune commande l’assemblée.
De la majorité de nos députés, on a ouï dire que la déclaration n’est pas piquée des hannetons. Que l’exercice n’est pas piqué du vers. Or, le Premier ministre a juré sur tous les noms du Dieu de Mahomet et du Christ, qu’il ne saurait dire qui donna l’ordre à un de ses ministres de casser indûment les maisons des citoyens.
De ces propos déjà suffisamment commentés dans la presse et dans l’opinion, chacun allant de son cadrage informationnel, je n’en rajouterai pas prou ! sinon que dire qu’une telle figure rhétorique s’apparente inlassablement à la théorie du fusible. Dit autrement, le Premier ministre a tenté de faire d’une pierre deux coups : tirer le drap sur soi et sauver son chef, le président de la République. Cette figure présentant l’avantage d’épargner le président de la dictature de l’opinion publique et de travailler à la réputation du chef, interpelle tout de même. S’il faut en croire aux propos du chef du gouvernement, on dirait à chaud que Kassory ne contrôlerait pas, plutôt plus, des cadres de son navire qu’il gouverne pourtant. Hormis le coup commercial de la figure narrative, il y a que mollement les élus aient laissé cela passer comme une lettre à la poste.
D’ailleurs, curieusement, jusque-là, nous n’avons encore guère entendu la mise en route d’une quelconque commission d’enquête parlementaire pour s’assurer des implications et situer les responsabilités. Parce que la République c’est quand même de l’ordre. C’est donc à se résoudre que les élus ne savent pas qu’ils ont la charge du contrôle citoyen de l’action publique ? Ignoreraient-ils qu’ils sont idem élus pour questionner le gouvernement ? Ne leur a-t-on point soufflé à l’oreille que dorénavant ils peuvent opposer une motion de censure à la déclaration de politique générale du Premier ministre ? Messieurs, Mes Dames, vous n’y êtes pas que pour avaliser des lois d’initiative gouvernementale. Proposer aussi. Soyez à l’initiative des lois. Vous êtes rémunérés que pour ça !
L’inaction donc caractérisant les députés à l’assemblée dénote de l’inefficacité des produits fabriqués par les formations politiques : les partis politiques sont en situation de monopole dans la tâche de production de personnel politique d’une façon générale et spécifiquement d’élus à l’hémicycle. Ils restent essentiellement au cœur des logiques de la compétition politique donc de la production du politique.
Mettez-vous au boulot Chers Messieurs les élus, Mes dames les députés !
Kabinet Fofana