Après avoir constaté des magouilles dans le processus d’importation du riz destiné aux hommes en uniforme, le Colonel Mamadi Doumbouya décide enfin de bloquer cette saignée financière et d’ajouter automatiquement les primes liées à cette indemnité, sur les salaires des soldats.
Désormais donc, le montant qui servait à importer cette denrée ne passera plus entre les mains des commerçants et cadres qui s’occupaient de cette opération.
Au micro de nos confrères de FIM FM ce mercredi 25 mai 2022, le ministre délégué en charge de la défense nationale a apporté des précisions à cet effet.
« Cette mesure a été prise par le Colonel chef suprême des armées, parce qu’il y a beaucoup de torts qu’on causait à l’État à travers l’armée. C’est-à-dire le riz importé au nom de l’armée n’était pas dédouané. Alors qu’est-ce qui se passait, on importait 5, 6 à 10 fois plus de riz au nom de l’armée. Une petite quantité partait à l’armée et cette autre partie non dédouanée était encore revendue par des commerçants sur le marché en complicité avec certaines personnes de l’administration », a-t-il précisé en premier lieu.
Selon le Général à la retraite Aboubacar Sidiki Camara Alias Idi Amin, une fois que les militaires sont ravitaillés ceux-ci partaient également liquider leur riz au marché, sans tenir compte de la subvention accordée par l’Etat.
« Ils revendaient à un prix bas aux commerçantes. Sur les 260 ou 300 mille, le militaire ne payait que 48 mille de francs guinéens », a-t-il confié.
C’est pour justement mettre un terme à ce désordre et améliorer les conditions de vie de la grande muette, que le président de transition a pris cette décision souligne l’ancien directeur de cabinet du ministère de la défense sous Alpha Condé.
« Les militaires de rangs n’étaient pas ravitaillés, ils étaient simplement nourris alors que du Général au soldat tout le monde est soldat, tout le monde consent le même sacrifice. Alors on s’est dit pourquoi ne pas remettre aux militaires eux-mêmes les prix de ces sacs de riz conformément au tableau réglementaire. Un commandant a droit à tel nombre de sac, on multiplie le prix par le nombre de sac on lui remet. S’il veut il peut acheter ses cinq sacs de riz ou encaisser l’argent. Comme ça on évite à l’État premièrement cette hémorragie au niveau de l’importation. Deuxièmement, on permet au soldat d’avoir un montant considérable qui peut lui permettre de domicilier son argent dans une banque et avoir un crédit, pour se construire une maison ou pour s’acheter une voiture. En tout cas améliorer ces conditions de vie », a-t-il expliqué.
Hadja Kadé Barry