À l’occasion du mois de la femme en ce mois de mars, l’ONG Femmes Développement et Droits Humains (F2DH) a organisé ce mercredi 23 mars 2022 au gouvernorat de la ville de Conakry, une journée de plaidoyer pour la protection et la promotion des droits des femmes et des victimes de traite avec pour public cible, les élus locaux.
L’objectif consiste, selon la présidente de cette ONG, Moussa Yero Bah, à sensibiliser ces élus locaux, sur la nécessité absolue de rompre avec le règlement à l’amiable et de privilégier la voie judiciaire dans les cas de viol et/ou de violences basées sur le genre.
« Vous savez que nous sommes au mois de la femme, l’occasion pour nous de remettre sur le plateau, l’évolution du combat qui est fait pour l’amélioration des conditions de vie des femmes et le respect de leurs droits. Nous avons voulu faire cela en différé parce que le 8 mars, il y a probablement beaucoup d’activités. Nous parlons de plaidoyer parce que des formations ont été faites et, aujourd’hui, nous parlons aux élus locaux. Pourquoi eux parce que c’est les représentants à la base, ils sont tout près des communautés et c’est là que les exactions se passent. Nous voulons qu’ils soient les relais, qu’ils comprennent c’est quoi les droits des femmes pour que ces violences puissent s’arrêter (…). Toutes les communautés devraient se lever aujourd’hui pour que la pratique de règlement à l’amiable puisse s’arrêter. Nous faisons ce plaidoyer pour que l’on sache que la loi existe (…). Il y a également la traite des personnes. C’est-à-dire des enfants qui sont pris dans des villages et sont exploités ou qui subissent des maltraitance (…). Notre objectif c’est de faire en sorte que la femme soit une sorte de compagne pour son mari », a-t-elle expliqué.
Considérée comme la première arme de répression contre les violences basées sur le genre en République de Guinée, l’OPROGEM a également pris part à cette journée de réflexion.
Dans son exposé devant l’auditoire, la Directrice générale adjointe de cette institution, commissaire Marie Gomez a rappelé au maire Ismaël Condé et ses pairs des autres mairies, l’impérieuse nécessité d’une synergie d’action, pour un meilleur résultat.
« Nous avons profité de cet atelier pour expliquer aux élus locaux, comment nous procédons dans nos interpellations. Ils représentent l’Etat dans ces quartiers. Nous pensons qu’une synergie d’action est nécessaire, une seule personne ne peut pas faire cette lutte, il faut le concours de toutes les autorités qui interviennent dans la chaîne de lutte contre les violences basées sur le genre. Ce plaidoyer est vraiment le bienvenu, nous pensons que ça va tomber dans de bonnes oreilles pour que ces élus locaux s’engagent effectivement dans la lutte contre les VBG », a-t-elle expliqué.
Pour sa part, la gouverneure de la ville de Conakry, madame M’Mahawa Sylla a invité les élus locaux relevant de sa juridiction et les populations de la capitale guinéenne, à une franche collaboration avec les acteurs sur le terrain, notamment la société civile et les services de sécurité.
« La recrudescence des violences faites aux femmes et des jeunes filles dans notre société nous interpelle tous aujourd’hui. Les formes sont de plus en plus variées, teintées de violences inimaginables et d’atrocités. Les stigmates marquent à jamais les personnes victimes et leurs familles. Il est temps pour nous les femmes de booster les efforts du Gouvernement, des religieux et de toute la société à plus de rigueur dans la législation et dans la répression de ces actes inhumains et dégradants. Je voudrais inviter l’ensemble des autorités locales ici présentes et à travers elles les populations de la ville de Conakry, à une franche collaboration avec les acteurs sur le terrain, notamment la société civile et les services de sécurité pour renforcer les moyens de prévention et de sanction au cas échéant », a-t-elle lancé.
Demain jeudi, à l’université Nongô Conakry (UNC), sera organisée une autre journée de ce genre, à l’intention des cibles plus jeunes, c’est-à-dire des étudiants pour un résultat coordonné.
MohamedNana Bangoura