En Guinée, on a l’impression que les erreurs du passé se reproduisent à chaque fois qu’un nouveau dirigeant est porté au pouvoir.
Alors que l’argumentaire du comité national du rassemblement pour le développement reposait sur les défaillances du système de gouvernance instauré par Alpha Condé, notamment la violation des droits fondamentaux, de nos jours les mêmes pratiques reprennent de plus belle.
Plusieurs activistes sont en prison depuis bientôt une année sans procès pour avoir exposé leurs avis sur le déroulement de la transition.
Bon nombre de leaders politiques sont en exil et d’autres empêchés de quitter le pays pour des soins de santé.
Visiblement inquiet, Aliou Bah trouve inadmissible cette manière d’opérer. « C’est très inquiétant. On ne peut quand même pas continuer à fonctionner de cette façon. Ce sont des contradictions ordinaires », estime-t-il.
Le président du parti Model soutient plus loin que rien n’est encore tard pour le colonel Mamadi Doumbouya. Avec peu de volonté, il pourrait donc ordonner l’abandon immédiat de ces pratiques.
« Si vous avez encore des gens qui viennent vous dire que tout ça est bien, les populations sont d’accord, vous avez des langues mielleuses qui viennent vous raconter des choses pour avoir leurs petits avantages, ceux-là ne seront jamais là lorsqu’on a des problèmes », prévient-il.
Il fait remarquer que le droit de manifester a d’ailleurs été réitéré par la charte de la transition. « On ne peut mettre une marmite sur le feu, fermer la marmite avec cadenas continuer d’activer le feu et espérer une bonne cuisson. Ça ne peut pas fonctionner, il faudrait que la démocratie respire », insiste-t-il.
Il est primordial de respecter les textes pour éviter que le CNRD soit en contradiction avec lui-même, a-t-il laissé entendre.
Hadja Kadé Barry