Lesecrétariat général à la présidence chargé des services spéciaux de lutte contre la drogue et du crime organisé à battu en brèche les allégations selon lesquelles certains de ses agents ont cédé à la corruption en refusant de livrer aux autorités judiciaires, un « camion » rempli de faux médicaments arraisonné, hier jeudi, au grand marché de Madina.
Dans un entretien accordé à la presse ce vendredi, le chef de division chargé de la lutte contre le grand banditisme, par ailleurs coordinateur général des opérations des services spéciaux a précisé avoir lui-même retrouvé ces informations sur les réseaux sociaux et même tiré l’article qui incrimine le service.
« Ce n’est pas l’information que nous avons, ce n’est pas non plus la situation que nous avons gérée », a mis en avant colonel Amadou Condé.
D’après lui, c’est hier jeudi que son service a été appelé par ses informateurs que des individus étaient en train de transporter des médicaments sur leur tête : «c’est-à-dire des manutentionnaires étaient en train de faire entrer dans Madina des médicaments. Alors, on a envoyé une équipe pour vérifier. Et effectivement, ils ont trouvé des éléments en train de transporter des cartons supposés contenir des médicaments. Ils ont été intercepté par nos services. Mais, avant que nos services n’arrivent sur le terrain, ils ont trouvé qu’il y avait la gendarmerie de Madina sur le terrain ».
Suite à une incompréhension, une discussion a éclaté entre les deux services, d’autant plus que chacun voulait se saisir de l’affaire. Il dément cependant l’implication de ses agents dans une quelconque forme de corruption relative à cette affaire.
«Mais, comme les agents des services spéciaux sont venus en nombre alors que les autres de la gendarmerie de Madina étaient avec deux ou trois personnes, les services spéciaux se sont saisis de l’affaire. Et les autres ont commencé à dire non, on était les premiers à venir sur le terrain, vous ne pouvez pas venir ici nous dessaisir de l’affaire. Le chef de mission des services spéciaux a dit non, c’est les services spéciaux, nous sommes compétents, quand on vient. Il y a eu incompréhension et ça a commencé à discuter »a-t-il expliqué.
Ainsi la gendarmerie a dépêché son commandant de peloton d’intervention qui est venu sur le terrain. Étant un officier, celui-ci a demandé ce qui se passe. Et quand ils ont commencé à expliquer, il a demandé à lui parler.
«L’officier qui était sur le terrain m’a donné le téléphone, j’ai parlé avec l’officier de la gendarmerie. Il m’a expliqué comment la situation s’est déroulée. J’ai dit non! J’ai dit à mes agents, si vous les avez trouvé sur le terrain, laissez-les la main. C’est ce qui fut fait. Ils leur ont laissé la main et ils ont rebroussé chemin. Ils sont revenus et ils ont laissé les colis avec les gendarmes. C’est juste quelques cartons. Et mes agents n’ont pas reçu de l’argent à ce que je sache. Et selon nos informations, c’est une dizaine de cartons supposés contenir des produits pharmaceutiques. Ce n’est pas un camion, je m’inscris en faux»,a-t-il levé l’équivoque.
Après les services spéciaux, notre équipe de reportage s’est rendue à la gendarmerie de Madina pour recouper l’information.
Le commandant et son adjoint n’y étaient pas.
« Le commandant est à un décès tandis que son adjoint participait à une réunion au haut commandement de la gendarmerie nationale », nous a confié un agent qui a tout de même précisé que ce n’était pas un camion de médicament qui a été saisi mais plutôt des cartons.
Alhassane Fofana