L’hémorragie du post-partum (HPP) est la principale cause de décès maternel dans le monde et représente plus de 20% des décès annuels, bien qu’elle soit largement traitable et évitable.
Dans son combat contre la mortalité liée à cette maladie, le consortium Jhpiego, PATH et FIGO, grâce à un appui financier de UNITAID, a décroché un financement de 18 millions de dollars US pour la mise en œuvre d’un projet dans (4) pays à forte incidence d’HPP (RDC, Kénya Inde et Guinée) et quatorze autres pays dits d’influence.
Ledit projet dénommé AMPLI-PPHI pour la prévention et la prise en charge des Hémorragies du post-partum dans les districts de Mamou et Labé, a été officiellement lancé ce mercredi 21 décembre, en présence des cadres du ministère de la santé et ceux de l’administration du territoire et de la décentralisation.
La démarche vise à catalyser l’adoption rapide et la mise à l’échelle de médicaments nouveaux ou récemment recommandés pour prévenir ou traiter l’hémorragie du postpartum dans les pays à forte incidence, dans le cadre d’un paquet intégré de mesures de prévention de l’HPP.
À l’entame de sa communication, le chef du projet AMPLI-PPHI Guinée, Ibrahima Pita Bah a déclaré qu’il s’agit d’un projet qui entre en droite ligne avec les préoccupations du ministère de la santé dans la lutte contre la mortalité maternelle, notamment celle liée aux hémorragies du Postpartum. Il précise qu’il sera déroulé sur quatre ans.
« Nous avons déjà démarré au niveau du siège, ça c’était en août passé et en juillet 2026 c’est serait la clôture de ce projet. Il sera implémenté dans deux de nos préfectures en moyenne Guinée c’est-à-dire Mamou et Labé. À Mamou, nous allons travailler dans 15 structures de santé, à Labé dans 16 structures de santé. Ce qui nous fait un total de 31 structures de santé, y compris les deux hôpitaux régionaux. A ce niveau nous avons déjà nos coordonnateurs préfectoraux qui sont en place pour pouvoir démarrer à partir de maintenant le projet (…). On veut être un projet qui sera accompagné par la communauté, les décideurs et les parties prenantes »,a-t-il indiqué.
La mise en exécution du projet jusqu’à son terme, implique l’accompagnement des communautés à la base qui connaissent d’ailleurs l’ampleur du fléau.
«Nous irons ensemble et nous mettrons ensemble ce projet sur place et nous produirons les résultats. Même quand le projet va quitter, il y aura quelqu’un qui va continuer à faire prévaloir les résultats, l’impact que laissera AMPLI-PPHI. C’est ce qui permettra au ministère de la santé d’aller à l’échelle de la Guinée pour implémenter ce projet »,a ajouté Ibrahima Pita Bah.
Le Burkina Faso, la Sierra Leone, le Ghana et le Liberia qui portent un regard particulier sur le projet, s’attendent à ces résultats pour pouvoir l’implémenter chez eux.
Après le lancement du projet, le directeur des microréalisations de Mamou s’est engagé à approcher les communautés, les sensibiliser et les outiller par rapport à la prévention, la prise en charge de la maladie.
D’après Mamadi Magassouba, les élus locaux seront également informés en vue de leur implication.
De son côté, le directeur général de l’hôpital régional de Mamou, Dr Mohamed Somparé a martelé que ledit projet va être une valeur ajoutée de très grande importance. En dépit de la prise en charge, le taux de la mortalité liée à l’accouchement à domicile était très énormes.
« Avec l’introduction de ce nouveau projet,je crois que ça va nous aider à réduire le nombre de décès dans nos communautés et dans nos structures de santé », dit-il.
Au nom du ministre de la santé, le secrétaire général Docteur Mohamed Lamine Yansané a salué la dynamique car révèle-t-il, « En Guinée, l’hémorragie ou les saignements figurent parmi les causes médicales directes de la mortalité maternelle ».
Enfin, il a assuré que le département de la santé ne ménagera aucun effort pour coordonner l’ensemble des interventions concourant à la réduction du taux de mortalité due aux hémorragies postpartum (HPP) dans l’optique d’une mise à l’échelle des acquis de ce projet au bénéfice de la population guinéenne.
Alhassane Fofana