A la faveur d’une conférence de presse tenue ce mercredi 27 avril à la maison commune des journalistes, l’avocat des 280 agents fonctionnaires de la police ‘’injustement’’ mis à la retraite, a interpelé le ministre de la sécurité et de la protection civile, Bachir Diallo, sur la situation de ceux-ci et lui a demandé de les rétablir dans leurs droits, suivant les résultats de l’examen approfondie des services compétents du ministère de la fonction.
Selon Me Frédéric Loua, c’est à l’issue de ce travail de décantation qu’il a été recommandé la réintégration de ces 280 agents, une chose qui n’a jamais été fait.
Pire, au lieu de les réintégrer, les salaires de ces agents ont été bloqués à la fin du mois de mars. Une situation qui a occasionné le décès de deux agents de ce groupe.
« Dans le décret pris par le président de la République le 9 novembre 2021, 537 fonctionnaires de la police ont été admis à faire valoir leurs droits à la retraite. Malheureusement, il s’est trouvé que parmi ces fonctionnaires mis à la retraite, 280 l’ont été par mauvaise appréciation de leurs dossiers. Autrement dit, ces 280 l’ont été sur aucune base légale. Conscient de cette situation, le ministre de la sécurité a saisi son homologue de la fonction publique, à l’effet de faire un travail de décantation. A l’issue de l’examen approfondi des dossiers par les services compétents et conformément aux dispositions du statut général des agents de l’Etat, il a mis en exergue, la situation au cas par cas. (…). Il est ressorti un lot de 280 agents dont les dates de naissance sont conformes aux fichiers 85 et qui devraient rester en activité jusqu’à la limite d’âge prévue par la loi. Malheureusement, quand les services du ministre de la fonction publique ont fait ce travail, ils ont transmis une lettre au ministre de la sécurité qui devrait prendre le relai pour corriger la situation afin de remettre en activité ces 280 agents. Ce qui n’a pas été fait en dépit du fait que ce sont ses services à lui qui ont fait ce travail, qui est de nature aujourd’hui à porter un préjudice réel à ces 280 agents de la police. A la place de leur réintégration, ces agents ont vu à la fin du mois de mars, leurs salaires bloqués. Nous avons cherché à comprendre pourquoi, mais aucune explication fiable ne nous a été donnée. (…). Nous sommes là aujourd’hui pour demander aux autorités au plus haut niveau, de faire tout ce qui est de leur possibilité, pour corriger cette injustice, cette illégalité parce qu’à ce jour, il y a deux agents qui sont décédés du fait de leur mise à la retraite anticipée », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, l’avocat a affirmé que si ces agents ne sont pas rétablis dans leurs droits, ils n’hésiteront pas à saisir la justice pour demander « l’annulation du décret » qui les a mis à la retraite, afin d’obtenir leur réintégration.
MohamedNana Bangoura