Michel Pépé est préoccupé par la situation des contractuels communaux qui, selon lui, ont tout abandonné pour servir l’école de la République. Et aujourd’hui, ils sont victimes de l’ingratitude de la part de la même République. Sinon, s’interroge le secrétaire général du SNE, « Comment peut-on faire travailler des pères et des mères de famille pendant 9 mois et ne payer que 3 mois sans oublier les 3 mois de vacances? L’État leur doit 9 mois d’arriérés de salaires impayés puisque le contrat est annuel »,a-t-il dénoncé.
Pire, fustige-t-il, certains éléments constitutifs du contrat qu’ils ont scellé avec le gouvernement ne sont pas pris en compte notamment la prime d’incitation. Cependant, il a indiqué que pour la qualification du système éducatif, il est primordial de bien traiter les ressources humaines, leur offrir un meilleur cadre d’enseignement et d’apprentissage.
Au regard du sort réservé aux enseignants de Guinée, le professeur de philosophie pense que l’éducation semble ne pas être une priorité pour le gouvernement.
Pour donc rectifier le tir, il souligne qu’il revient au Ministre de l’enseignement pré universitaire et de l’alphabétisation de prendre son bâton de pèlerin à l’image de son homologue de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation pour juguler ces crises scolaires qui constituent des menaces sérieuses qui pèsent sur la rentrée scolaire 2023- 2024.
« L’école guinéenne a un déficit criard de près de 30 mille en tenant compte bien entendu des statistiques du BSD ( 19492 enseignants en 2020) et 8 mille enseignants admis à faire valoir leurs droits à la retraite depuis décembre 2021 sans oublier ceux qui iront à la retraite au soir du 31 décembre 2023 », a-t-il révélé.
Michel Pépé Balamou trouve inconcevable qu’un Etat comme la Guinée soit incapable de trouver 240 milliard de nos francs pour payer les 12 mois de salaire des enseignants contractuels et les engager directement à la fonction publique.
« Il faut juste de la volonté et de la bonne foi pour le faire. L’ANAFIC a montré ses limites. Par la cupidité de ses responsables, beaucoup d’enseignants contractuels absents lors de la première paie ont été payés lors de la deuxième paie. Pire certains qui ont été payés lors de la première paie et en situation de classe mais n’ont pas bénéficié jusqu’à date des deux mois payés au mois de juin. Or, la première mission de paie composée d’inspecteurs des finances, de l’enseignement pré universitaire, des représentants du MATD, du syndicat, de la coordination des enseignants contractuels, du collectif des professionnels de l’éducation, avait fait un bon travail sur le terrain en dénichant 1160 contractuels absents »,a-t-il fait savoir.
Curieusement, conclut-il, tous ces services compétents et spécialisés en la matière avaient été écartés par l’ANAFIC qui avait employé ses propres agents sur le terrain lors de la paie des deux mois alors qu’ils ne maîtrisent pas les réalités du monde scolaire. Conséquence, ils ont payé ceux qu’ils ne devraient pas payer et laissé certains qui sont en situation de classe. D’où un retour à la case départ.
« Il faut donc retirer ce dossier entre les mains de cette agence qui a montré ses limites et le confier à l’éducation », a sollicité le syndicaliste.
Alhassane Fofana