La direction de la Société Guinéenne de Palmiers à huile et d’Hévéas (SOGUIPAH) a informé son personnel hier jeudi 5 mai 2022, du licenciement de 30 travailleurs.
Cette décision qui a du mal à passer chez les travailleurs est perçue comme un règlement de compte à l’endroit des employés porteurs des contestations qui ont fait couler beaucoup d’encres et de salive le mois de novembre dernier dans la région forestière.
« Lors des marches des travailleurs de la société, on demandait l’amélioration de nos conditions de vie et de travail. Parce que, jusqu’à ce jour, il y a des travailleurs qui touchent encore entre 400, 500 et 600.000 francs guinéens. J’ai fait 11 ans à la SOGUIPAH, mais je n’ai jamais touché 1.000.000 GNF comme salaire. (…). Quand les gens se sont levés, il (DG, ndlr) a d’abord pris une sanction de mise à pieds de 8 jours contre ceux qui se sont levés. (…). Hier, il a fait sortir une autre décision licenciant 30 personnes. C’est un règlement de compte. Nous souffrons vraiment, il faut que l’Etat nous aide. (…). Il a fondé un clan de six (6) personnes avec lesquelles il bouffe tout. Ils ont englouti plus de 6 milliards de francs guinéens ces derniers temps. Il a pris toutes les pépinières créées par madame Camara quand elle était à la tête de la société pour les envoyer dans son village vers Lola. L’argent qui venait, il prenait tout ; on pouvait faire 3 mois sans salaire. Il prenait ses parents pour les employer ici, avec toute notre galère, il a employé plus 1.800 personnes », nous a confié un travailleur de SOGUIPAH qui a préféré requérir l’anonymat.
Interrogé par notre rédaction à ce sujet, le Directeur général de SOGUIPAH, Michel Bemy soutient qu’il s’agit de l’exécution d’une décision du ministère de tutelle.
Poursuivant, il ajoute que cette décision ne concerne d’ailleurs que des travailleurs titulaires de contrats à durée déterminée.
« C’est une décision gouvernementale qui consiste à la réduction de l’effectif à travers le non renouvellement de ceux-là qui ont des contrats à durée déterminée mais aussi le transfert de la Direction de Conakry à Diécké. Il vous souviendra que lors d’un conseil des ministres, cela avait été demandé. Eux (les travailleurs, ndlr), ils disent qu’ils ne sont pas d’accord que des gens soient mutés de Conakry pour Diécké. C’est les deux raisons. Des individus se sont mis à commettre des actes d’insubordination, de menace et de violence. Il y a donc eu l’application du règlement intérieur, c’est ce qui a débouché au licenciement. (…).C’est le département qui a décidé de ne pas renouveler ceux qui ont des contrats à durée déterminée. Ceux qui ont des CDI se lèvent pour dire non, on n’accepte pas. Il y a d’autres raisons de créer la chienlit au sein de l’entreprise », a-t-il dit.
Par ailleurs, Michel Bemy affirme que « ce licenciement a respecté toute la procédure en la matière. S’il y a quelqu’un d’entre eux qui estime que ses droits sont violés, il a plusieurs voies de recours tant à l’interne qu’à l’externe. On ne peut pas se permettre de licencier abusivement un travailleur. Des mesures prises ne concernent même pas ceux qui se sont rendus coupables d’actes d’insubordination », a-t-il dit.
Ci-dessous, liste des travailleurs concernés par ce licenciement :