Le week-end dernier, il s’est passé quelque chose d’inédit dans le pays. C’est d’ailleurs historique. Le ministre des infrastructures et du transport, ainsi que sept (7) de ses collaborateurs ont été suspendus de leurs fonctions par le Premier Ministre.
Les raisons invoquées plus tard valaient, certes une réaction caustique, mais pas à la hauteur de celle qui a été annoncée.
Des observateurs sont unanimes qu’on ne sanctionne pas un ministre, il est plutôt limogé si la confiance placée en lui, s’érode.
Aussi, les mêmes sont d’accords, qu’on ne peut fermer pendant si longtemps les locaux des services dont les chefs ont été suspendus. Cela peut avoir des conséquences collatérales non souhaitées. C’est la paralysie de l’activité économique. Car, les entreprises qui attendent d’être payées dans le cadre de l’exécution de leurs contrats, ne le seront pas, du moins à temps.
Conséquences, c’est l’arrêt des travaux, et le ralentissement de leurs activités.
Le FER, qui attend de lancer là les travaux de construction du pont de Tanènè, dans la préfecture de Dubreka, à un peu moins de 109 km de Conakry, est à l’arrêt à cause de ses suspendus. Ses locaux sont fermés, alors inaccessibles à ses travailleurs. Le risque est le report de cette activité de pause de la première pierre de ce pont et de la contournante à Péage, qui sont des projets innovants, avec un financement assuré par des banques privées à hauteur de 23 millions de dollars américains. Une première dans le pays, et cela est à l’actif des dirigeants actuels qui ont parachevé avec talent et détermination, une initiative portée par leur prédécesseur.
Il est par ailleurs évident, que la suspicion peut naître chez les partenaires financiers, qui apprennent dans des communications diffuses, portant sur l’affaire, que le DG du fer, qui a pu les convaincre à s’engager dans ce projet, est suspendu pour des faits présumés de corruption dans la passation des marchés publics. Des marchés de curage, faut-il préciser, dont les montants du contrat d’un lot sont fixés à 150 millions GNF, soit un peu plus de 15 mille dollars.
Pour revenir à la sanction, deux faits suscitent des interrogations. Au-delà, des suspicions.
D’abord, c’est le cas du DGA du FER et celui de l’assistant du secrétaire général, qui étaient tous présents à la fameuse réunion, mais qui n’ont pas été suspendus, encore moins convoqués jusqu’ici pour être entendus à la gendarmerie comme les autres, ne serait-ce que sur l’enregistrement de la réunion et la fuite de l’audiovisuel, qui sont professionnellement incestes et pénalement condamnables. Car jusqu’ici, ils sont les deux contre lesquels, à tort ou à raison, pèsent de graves soupçons.
En tout cas, leur attitude de prudence qui a consisté à se taire à cette réunion de travail d’échanges, cette attitude, paraît trop suspecte.
A cela s’ajoute des velléités naturelles chez les DGA des entreprises publiques, en tout cas pour la plupart, de vouloir succéder à leur patron, de quelle que manière que ce soit.
De ce qui précède, l’enquête donne un goût d’inachevé dans la mesure qu’elle ne s’est pas intéressée à tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin.
A cette allure, l’allure avec laquelle les enquêtes sont menées et les décisions sont prises, on risque d’en faire un traitement parcellaire.
Et l’affaire pourrait devenir une nébuleuse.
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